Évangile selon Jean 20 / 19-31

texte :  Évangile selon Jean, 20 / 19-31

autres lectures :  Actes des Apôtres, 5 / 12-16 ;  Apocalypse de Jean, 1 / 9-19

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L’épisode de ce jour est la suite immédiate du récit de la prédication de dimanche dernier. C’est à dire que nous sommes le jour de la résurrection. Remettons bien les événements dans la chronologie telle qu’elle nous est narrée dans l’Évangile de Jean : Jésus a été crucifié Vendredi soir. Il a été enseveli dans un tombeau mis à disposition par Joseph d’Arimathée, un beau tombeau tout neuf. Il fallait faire vite car le lendemain, le Samedi c’est Sabbat : il est interdit de faire quoique ce soit : chacun reste chez soi, sans travailler, sans bouger. Avec tous les événements de la veille, la journée a dû paraître longue…

Dès l’aube du Dimanche, Marie-Madeleine est la première levée, dès le premier rayon de soleil, elle n’a qu’une préoccupation : aller au tombeau. Elle rencontre Jésus qui lui donne la mission d’annoncer sa résurrection aux autres disciples, ce qu’elle fait, mais ce n’est pas facile de croire sur la parole d’une femme !!! Il faut aller voir, et vite. Pierre, suivi d’un autre y va, mais ils ne trouvent que le tombeau vide et des linges dans un coin, enfin quelqu’un qu’ils ne reconnaissent pas et qu’ils prennent pour un jardinier et ils retournent auprès des autres disciples et ils s’enferment car ils ont peur ! Ils sont désemparés, tristes, inquiets… Ils ne comprennent pas tous ces événements… Ils ont peur et s’enferment ensemble dans la chambre haute.

Et c’est là que Jésus les rejoints. Il n’est pas au tombeau, il est avec eux ! Sans être passé par la porte qui était fermée. Il est là ! Comment a-t-il fait ? Personne ne sait, mais il est là, personne ne peut le nier car ils l’ont tous vu, ce n’est pas un ou deux témoins, ils sont dix car Judas est mort et Thomas est absent. Jésus ressuscité n’a pas besoin d’une porte ouverte pour être avec quelqu’un, il a besoin d’un cœur ouvert, prêt à le recevoir ! Un cœur qui s’ouvre quand il arrive. Nul ni rien ne peut lui faire obstacle. Jésus ressuscité n’a pas besoin d’ouvrir la porte pour entrer dans une maison. Il n’a pas non plus besoin qu’on l’appelle : plus tard, l’apôtre Paul en fera l’expérience sur la route de Damas ! Je pense, mais c’est une pensée personnelle, que Jésus nous montre par cela qu’il est inutile d’aller à son tombeau pour le rencontrer, ou se souvenir de lui, ou lui rendre hommage, car il n’y est plus! !  Il n’y a rien à voir …  ne perdez pas votre temps … circulez….  Jésus n’est pas non plus dans une église ou un temple, ou une synagogue… Il est dans le cœur de celui qui l’appelle, où qu’il soit !!! Ce qui veut dire que, où que je sois chez moi, dans ma voiture, en forêt, ou sur la plage, Jésus peut me rejoindre !!! Même si je ne pense pas à lui, même si je suis occupée à autre chose !!!

Ce qui veut dire que si j’ai envie ou besoin de lui parler, je ne suis pas obligée de me rendre dans un lieu où il se trouverait plus facilement, dans une chapelle ou une église, ou en compagnie d’un pasteur ou d’un prêtre, et à plus forte raison, à son tombeau : il est vide…

Si tu veux parler à Jésus, il nous l’a recommandé lui-même, entre dans ta chambre et parle lui comme tu parlerais à un ami. C’est vrai que nous avons souvent l’impression qu’il est plus facile de rencontrer Jésus dans des lieux particuliers, peut-être dans une église, un temple, une chapelle, mais cela ne tient pas de Dieu qui serait plus proche, mais de nous qui sommes plus attentifs à sa présence !!! Il y a un cantique qui dit : « tournez les yeux vers le Seigneur et rayonnez de joie », que l’on chante ce cantique dans un temple, dans la voiture ou dans sa salle de bain, c‘est pareil, car c’est le Seigneur qui vient nous rejoindre là où nous sommes quand nous l’appelons !!! Quand nous nous tournons vers lui !

Jésus vient dans notre vie comme un ami vient nous rendre visite : Il est ressuscité et il nous ouvre le chemin: sans doute ne deviendrons-nous pas visibles comme Jésus est devenu visible pour ses disciples, mais nous aussi resterons visible dans les cœurs de ceux qui nous ont aimés.

Pour terminer, je veux vous lire une prière en forme de poème de Sœur Myriam : « Comme un centre lumineux… »

Il leur dit « la paix soit avec vous »

Comme un centre lumineux
Tu nous offres ta paix, Seigneur.

Comme un centre lumineux elle est là,
Et il nous suffit de nous rapprocher.

Tu es venu annoncer la paix ;
Non pas l’absence de guerre, mais une qualité de relation.
Cette annonce, Seigneur, t’a coûté la vie.
Donne-nous ce silence en nous-mêmes
Pour percevoir que tu viens, offrande totale,
À la rencontre de chacun de nous,

Et qu’il nous suffit de t’accueillir
Car la paix, c’est Toi.

Dans les bruits de guerre de cette terre,
Tu nous manques, Seigneur.
« À la mesure sans mesure de ton immensité,
Tu nous manques ».[i]

Donne-nous ce cœur de pauvre pour t’accueillir
Et sur ce bout de terre où tu nous as plantés,
Apprends-nous chaque jour à travailler à la paix,
En nous, autour de nous.

Nous te prions pour tous les artisans de paix.
Nous t’offrons l’immense effort du monde
Pour que s’abaissent les murs de l’indifférence et de la haine.

Avec eux tous, Seigneur,
Nous nous approchons de toi,
Centre lumineux de Paix.
AMEN !

Saint-Dié  –  Lisette Degrémont  –  3 avril 2016

[i] Frère Pierre-Yves Emery, Taizé