Épître aux Romains 4 / 24b – 5 / 8

 

texte :  Épître aux Romains, 4 / 24b – 5 / 8   (trad. : Bible à la colombe)

première lecture :  Évangile selon Marc, 11 / 27 – 12 / 12

chants :  450 et 518  (Arc-en-ciel)

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« Nous croyons… » Oui, nous croyons en un Dieu Père, Fils et Saint-Esprit. Nous croyons qu’en son incarnation le Fils a donné sa vie pour nous, d’une manière globalement incompréhensible mais que pourtant nous confessons. Nous croyons que le Christ est ressuscité, sans quoi il n’y aurait pas de christianisme. Nous croyons que le Saint-Esprit est donné à l’Église pour qu’elle accomplisse sa mission et à ses membres pour qu’ils soient attachés à Jésus-Christ. Nous croyons tout ceci, et c’est bien.

 

Mais le christianisme n’est pas une croyance, encore moins une collection de croyances. Le christianisme est une foi. Les chrétiens ne sont pas des croyants, mais des fidèles ! Ainsi, pour reprendre les mots de l’apôtre Paul, les « gros mots » de la théologie, nous ne sommes pas justifiés par nos œuvres, certes, mais pas non plus par nos croyances, qui ne sont que des œuvres intellectuelles. Pas même par notre piété, qui n’est qu’une œuvre religieuse ou sentimentale ou un peu des deux. Nous sommes « justifiés par la foi ».

 

C’est-à-dire que Dieu nous a attachés à son Fils mort et ressuscité pour nous, par amour, par pur amour – on dit aussi : par pure grâce. Sans que nous y soyons pour rien. Comment d’ailleurs pourrions-nous y être pour quelque chose ? C’était il y a 2.000 ans ! Mais cela s’applique bel et bien à nous aujourd’hui, non par souvenir – encore une œuvre de notre cervelle – mais par amour, celui de Dieu pour nous. Comme l’écrivait Paul, « l’amour de Dieu est répandu dans nos cœurs par le Saint-Esprit. »

 

Or ni vous ni moi ne le méritions, et notre Église, en tant que groupement humain, confessionnel, associatif, elle non plus. Les péchés que nous confessons d’habitude en début de culte sont certes de tout temps, mais ils sont aussi les nôtres, à nous ensemble et à chacun. Sans Jésus, nous ne sommes pas dignes que le Dieu du ciel se préoccupe de nous. Comme le chantait le psaume 8 : « Qu’est-ce qu’un homme que tu te souviennes de lui, un fils d’humain que tu prennes garde à lui ? » (Ps. 8 / 5) Sans Jésus, aux yeux de Dieu nous sommes morts.

 

Bon. C’est manière de parler. Et vous allez me dire : « oui, mais, et tous ceux qui ne croient pas ? » La question n’est pas là. La question n’est pas de mon voisin, mais de moi : en quoi suis-je prisonnier de forces qui me tirent vers le bas, non seulement dans mes échecs, mais aussi dans mes réussites ? Comment ne pas réaliser que mes forces et mes faiblesses m’empêchent de vivre la vie que Dieu m’a offerte, et de la vivre dans l’amour mutuel avec ceux et celles qu’il a placés près de moi – à moins que ce ne soit moi qui ait été placé près d’eux ?

 

Les « vignerons homicides » de la parabole ont cru qu’on pouvait se débarrasser de Dieu. S’il est Dieu, c’est stupide ! Et ce même Dieu continue d’envoyer des serviteurs, dont le sort est variable, mais que la mort n’atteint pas. Martin Luther King Jr. a été assassiné à 39 ans, comme dans la parabole, il y aura 50 ans début avril. Billy Graham, lui, vient de s’éteindre cette semaine à 99 ans passés. Tous deux, chrétiens baptistes, et combien d’autres, quelle que soit leur dénomination, vivaient en Christ, et vivent toujours en Christ, quoique la mort soit passée. L’Évangile est pérenne parce que Jésus est ressuscité : on ne se débarrasse ni de Jésus, ni de son Évangile.

 

Et de cet Évangile nous sommes témoins, si nous restons ouverts à l’amour paternel de Dieu et à la foi de Christ. La foi, vous disais-je, pas la croyance. La fidélité à cette nouvelle identité d’enfant de Dieu qui est la nôtre, qui nous a été donnée sans que nous le méritions, et la plupart du temps sans que nous le demandions. Foi, fidélité, confiance, mots équivalents, synonymes, œuvres divines en nos cœurs, œuvres divines dans l’Église, l’Épouse du Christ. Hors de cette foi je ne suis rien. Par elle je puis tout. Est-ce que j’en ai conscience ? Sinon, ça ne me sert pas à grand-chose !

 

Par la foi – relisez le chapitre 11 de l’épître aux Hébreux – je puis tout en Christ. En servant comme lui, en le servant lui, en le laissant servir les autres à travers moi. Et il en est de même de notre Église, bien sûr. Elle est petite, mais qu’importe. Ceux qui ont fréquenté les Écoles du dimanche d’il y a quelques dizaines d’années se rappellent ce chant : « Je suis petit, mais que m’importe ? Du bon berger je suis l’agneau… » (Louange et Prière n° 457) Jésus est la pierre angulaire de ma vie et de l’Église. Encore ma vie hésite-t-elle à s’édifier sur lui, prise par ses mirages et ses vanités. Puisse alors l’Église être sans cesse recréée, édifiée sur la pierre angulaire, et y porter ses enfants, quel que soit leur âge, c’est-à-dire vous et moi ! Que ce soit donc notre prière, celle des gens pour qui Christ est mort, et avec qui Christ est ressuscité des morts. Amen.

 

Saint-Dié (Assemblée générale)  –  David Mitrani  –  25 février 2018

 

 

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