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Première épître à Timothée 2 / 1-6a
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texte :
En tout premier lieu, je recommande que l’on adresse à Dieu des demandes, des prières, des supplications et des remerciements pour tous les êtres humains. Il faut prier pour les rois et tous ceux qui détiennent l’autorité, afin que nous puissions mener une vie tranquille, paisible, respectable, dans un parfait attachement à Dieu. Voilà ce qui est bon et agréable à Dieu, notre Sauveur, qui veut que tous les humains soient sauvés et parviennent à connaître la vérité. Car il y a un seul Dieu, et un seul intermédiaire entre Dieu et l’humanité, l’homme Jésus-Christ qui s’est donné lui-même comme rançon pour la libération de tous.
chants : 21-04 et 36-03
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prédication :
Chers participants à la rencontre de jumelage entre Saint-Dié et Friedrichshafen, chère assemblée,
Il y a maintenant cinquante ans que le jumelage entre Saint-Dié-des-Vosges et Friedrichshafen a été conclu. Il y a cinquante ans, mon professeur de français m’a donné l’adresse d’un élève en Normandie. Nous sommes toujours en contact aujourd’hui. On disait encore à mon grand-père que les Français étaient les « ennemis jurés » des Allemands. Mon père était profondément ému lorsque mon correspondant français est venu nous voir pour la première fois en Allemagne. C’est donc aussi pour des raisons personnelles que je suis très reconnaissant de pouvoir prêcher en ce jour lors d’un office œcuménique.
Les constitutions française et allemande attribuent des places différentes à l’Église et à la religion. La relation entre l’Église et l’État était encore bien différente à l’époque de la rédaction des versets bibliques que nous entendons aujourd’hui.
À l’époque où ces paroles ont été écrites, les chrétiens étaient une petite minorité, mais en pleine expansion, au sein de l’Empire romain. Ils estimaient qu’il était de leur devoir de rester discrets. Ils étaient opposés au culte impérial dans l’Empire romain et ne voulaient pas favoriser leur propre persécution.
Mais la bonne nouvelle, l’Évangile, s’est frayé un chemin et s’est propagée même sans haut-parleurs ni campagnes publicitaires sophistiquées. Et c’est ainsi que la bonne nouvelle continue de nous parvenir aujourd’hui. Elle nous dit que Dieu veut que « tous les êtres humains soient sauvés ». Certains de nos contemporains diront: « Je n’ai pas besoin d’être sauvé ». « Je n’ai pas besoin des autres ». « Ceux qui ont besoin d’être sauvés ont été trop imprudents par le passé ». On oublie trop vite que les parents et les enseignants nous ont protégés de bien des bêtises dans notre enfance et notre jeunesse. La Sécurité sociale et l’Assurance maladie, ainsi que les lois qui nous protègent en cas de problème, sont devenues la norme. Ceux qui jouissent d’une bonne santé et de revenus stables ont de bonnes raisons de rendre grâce à Dieu.
Mais les gens se rendent également compte que personne n’entend leurs soucis et leurs besoins et qu’ils ne sont pas pris au sérieux. Nous réalisons de plus en plus que l’invasion de l’Ukraine nous concerne également. La pénurie d’eau se fait également ressentir. Il est à craindre que notre activité économique ne perde de vue la création et l’être humain. Les êtres humains d’aujourd’hui cherchent eux aussi à être sauvés.
Ainsi, la vie de l’Église continue de s’exprimer par la prière, par l’Action de grâce pour la paix et la nourriture, par la prière pour ceux qui souffrent. Elle prie pour une société solidaire et pour les personnes qui ont des responsabilités particulières au sein de la société.
Ainsi, le salut au sens chrétien n’est pas un acte ponctuel comme le salut des naufragés, par exemple. Le salut de Dieu est une offre faite aux hommes et à l’humanité qui risque de perdre ses repères. Le message chrétien permet d’adopter un autre point de vue, de fixer d’autres priorités et de réorienter sa vie. Les gens qui fréquentent les églises ne sont pas meilleurs que les autres. Ce sont des gens qui écoutent autre chose que les actualités quotidiennes. Ce sont des gens qui partent du principe que leurs remerciements, leurs demandes et leurs intercessions sont entendus ailleurs. Ce sont des gens qui savent que leurs possibilités sont limitées et qui, en même temps, ont confiance dans les possibilités illimitées de Dieu. C’est de cette assurance, de cette confiance, de ce regard sur le monde que notre société d’aujourd’hui a aussi besoin.
Le message chrétien continuera à être entendu et écouté, sans haut-parleur, sans prétention absolue à la vérité. Il continuera à parler de l’attention permanente que Dieu porte à son monde et à ses habitants. Cette attention est pour nous un motif d’assurance et de confiance. Elle nous incite à cultiver l’amitié, à surmonter les frontières, à nous engager pour la paix et la justice, dans la prière et dans l’action. Amen
Saint-Dié (50 ans du Jumelage avec Friedrichshafen) – Reimar Krauß (traduction Eric Stumpf) – 14 mai 2023