Jérémie 23 / 1-8

 

texte :  Jérémie 23 / 1-8

premières lectures :  Zacharie 9 / 9-10 ; épître aux Romains 13 / 8-12 ; Évangile selon Matthieu 21 / 1-11

chants :  32-37 et 31-04

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Frères et sœurs,

Les livres des prophètes sont riches par leurs descriptions d’un descendant futur idéal du Roi David.

L’arrière- plan dans lequel Jérémie va prophétiser induit un glissement dans l’ancien testament, il fait allusion à des événement très ancien la délivrance d’Égypte, le SALUT et, le déplacement en terre promise, ainsi qu’ une glorieuse restauration de Jérusalem à venir (verset 5,6), après une autre déportation à Babylone, il nous annonce un retour du peuple de Juda (verset 7,8), ce qui nous laisse supposer qu’un exil a précédé un retour nous sommes placés entre le souvenir et la projection  nous pouvons discerner que nous avons affaire à un oracle en deux parties.

Dans une première partie, nous pouvons percevoir que

Le peuple juif vie une période difficile. L’éclat des règnes de David et Salomon sont dépassé près de trois siècles se sont écoulés et ce qui fut Israël est divisé, ainsi le petit royaume de Juda survit sous la menace de grandes puissances étrangères. Les personnes qui étaient chargées de conduire Israël dans les voies de Dieu sont responsables de l’état critique de la nation. Ils se révèlent incompétents  en ne mettant pas en œuvre la justice, la sécurité et la légitimité.

Dans une seconde partie,

nous avons face  à l’exercice d’un pouvoir humain une opposition d’un pouvoir divin par lequel émergerait un roi légitime qui régnera avec compétence, qui sera juste, et apportera la sécurité et le Salut, remettant le pouvoir politique La justice et le droit à leurs justes places.

Par ce Rejeton légitime, annoncé par les prophètes, descendant parfait de David, sont, au cœur de l’espérance. C’est toute l’attente des humbles qui ne demandent qu’à vivre, dans l’espoir de sa venue.

C’est cette image, qui nous aide à mieux comprendre l’incompréhension et la déception  d’un certain nombre de Juifs à l’époque de Jésus qui avait mis tout leurs espérances dans la venue d’un nouveau roi David ou Salomon, les délivrant de l’occupation romaine,

Et nous, quel sens donnons-nous à notre attente ?

Le temps de l’Avent, c’est avant tout le temps de l’attente, un temps d’espérance,

Si L’Avent nous remet en attente, est-ce l’attente de la confiance absolue en Dieu ?

Ou celle de l’incertaine réussite de nos entreprises humaines, de nos agitations et de nos tentatives de sauvegarder « ce qui peut l’être » ?.

Dans cette seconde hypothèse, nous prenons le risque que la déception vienne succéder à notre satisfaction  venant ainsi dénoncer un sens erroné que nous accordons à l’espérance.

Sachons ne pas nous leurrer sur le sens de Celui qui vient à nous.

Ce n’est pas un nouveau chef politique, un puissant chef de guerre, un magicien qui d’un coup de baguette magique viendra restaurer la puissance et la richesse d’un temps révolu, résolvant par la même occasion, tout nos problèmes, covid, économie, dérèglement climatique. Si c’est ce que nous croyons, alors nous serons comme ces petits enfants, qui après Noël, dans leur déception devant leurs cadeaux, inciteraient leurs parents à se précipiter dans les services après-vente des magasins de jouets, pour tenter d’échanger les cadeaux qui ne correspondent pas à leur attente.

Que signifie alors notre attente ?

Comme nous le dit Jacques ELLUL,  »l’Homme de l’espérance est  l’Homme de l’attente. »

Attente aujourd’hui, nous le savons, de la venue de Jésus annoncée par les prophètes, de la venue du Royaume, de la Parole de Dieu, du Saint Esprit.

Mais il ne s’agit pas d’une attente dans laquelle on s’installe. L’attente est cent mille fois plus difficile que l’action. Elle exige bien plus de nous, et surtout à notre époque- qui en ce temps, clame sans interruption, sans se lasser, chaque jour et cent fois par jour : « Maranatha » (Viens notre Seigneur), comme on clame S.O.S., quand le danger est  imminent.

L’Homme de l’espérance, c’est l’Homme de l’attente exigeante, éveillée, tendue, qui ne se laisse divertir par rien, qui ne se laisse prendre ni au jeu des choses sérieuses, ni au sérieux du jeu. Il a situé son combat  ailleurs et sait que ce sera à lui que tout le reste prendra sens et possibilité.

Cette attente est décisive parce que nous devons savoir que rien ne se produira sans elle. Rien. Il n’y a pas de retour, il n’y a pas de Royaume si nous ne vivons dans cette ferveur des yeux fixés sur la montagne attendant le secours, de la sentinelle tremblant de peur, attendant l’aube.

Il  n’y a pas de venue du Christ comparable à un retour de voyage. Le Royaume vient, le Christ revient par celui qui attend avec cette exigence sans faille, avec cette ferveur exaltée, avec cette obstination qui ne se laisse détourner par rien. Le Royaume vient, le Christ revient par celui-là seul.

C’est pour tous, mais non pas pour celui-là seul. C’est pour tous. Comme la sentinelle veille pour tous. Comme le prophète veille pour tous.

Aujourd’hui, simplement, nous sommes réunis, ici, en la présence de Dieu, avec notre attente, comme il vient à nous en Jésus.

Il sait par expérience à quoi ressemble la vie des humains.

Nous venons avec notre foi, mais aussi avec nos doutes.

Nous venons avec notre espérance, mais aussi avec nos peurs.

Nous vivons dans l’attente de ce rejeton, légitime descendant parfait de David, qui nous apportera

la justice, la paix, le salut ; c’est là notre espérance

C’est toute notre attente, qui ne demande, dans son humilité qu’à vivre.

Pour les chrétien, le temps de l’Avent, à pour sens, l’attente de Dieu.

Un Dieu, que nous n’allons pas rejoindre, mais un Dieu qui dans son humanité vient à notre rencontre, dans notre vie de tout les jours.

Un dieu, se faisant homme, qui par sa présence transforme notre  ordinaire en une existence « Extra-ordinaire ».

Un Dieu qui par son humanité, devient accessible à chacun d’entre nous, cela dépasse notre espérance et justifie la longue attente, c’est plus qu’un cadeau, c’est la grâce de Dieu qui nous est offert avec la venue de Jésus-Christ.

Sachons ne pas nous leurrer sur le sens de Celui qui vient à nous.

Ce qui nous est annoncé par les prophètes. C’est la venue d’un petit enfant, d’un être faible, un serviteur humble et souffrant, qui vient nous offrir un chemin, la vérité, et la vie.

c’est un autre royaume qu’il est venu nous annoncer.

Préparons-nous à la venue de Jésus-Christ,

AMEN

Saint-Dié  –  Patrick Cloysil  –  28 novembre 2021

 

 

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