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Jérémie 20 / 7-13
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texte : Jérémie, 20 / 7-13 (trad. : Bible à la colombe)
chants : 21-01 et 12-05 (Alléluia)
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Chers amis, quand j’ai découvert ce texte pour ce matin, j’ai failli en choisir un autre ! Pas facile, n’est-ce pas ? Nous ne sommes pas Jérémie, et rien de ce qui lui est arrivé ne nous est arrivé à nous… Nous n’avons pas passé la moitié de notre vie en prison à cause de l’Évangile, et si on commence à faire brûler ou à dégrader des églises dans notre pays, on n’en est pas encore à mettre les chrétiens en prison pour simple fait de religion, comme cela se pratique ailleurs ! Et qui peut dire au Seigneur : « tu m’as séduit » ?
Oui, ceci, peut-être, certains d’entre nous peuvent le dire, peut-être tous. Car nous sommes dans une société qui, à force d’être laïque, en est devenue ou redevenue très anti-religieuse, encore qu’elle ait des préférences… Elle est en quête de spiritualité, oui, mais pas de la nôtre ! Alors, pourquoi y être chrétien ? Par fidélité familiale ou culturelle ? Ce n’est pas à la mode… Par réflexion rationnelle ? Les matérialistes nous démontreraient nos erreurs de raisonnement, même s’ils ne voient pas les leurs. Par intérêt alors ? Non, ça ne paie pas, et ceux qui trouveraient leur plaisir dans leur engagement s’y épuisent à cause de leur petit nombre. À cause de notre petit nombre…
Il ne reste que cet argument que Jérémie reprochait à Dieu : « tu m’as séduit » … Entendez bien le reproche, mais aussi ce qui aurait pu être positif : la relation proche, exigeante, fidèle. D’ailleurs Jérémie n’arrive pas à s’en dépêtrer ! Et s’il a des ennemis qui le guettent et qui rigolent, à défaut d’en avoir de vrais quant à nous, nombre de nos proches eux aussi rigolent ou s’indignent de notre foi, dans nos familles, parmi nos amis, nos collègues… Et puis, bien sûr, vous pouvez spiritualiser les « ennemis » en question, et vous savez combien le diable en nous rigole de nos incohérences, de nos échecs, de nos efforts-même qui entravent la liberté du vrai Dieu.
Alors, que ce soit relativement à l’incompréhension que vous rencontrez, ou bien aux accusations du diable qui résonnent en vous, entendez donc ce texte du prophète comme la réassurance que Dieu est votre secours : « Je verrai ta vengeance contre eux, car c’est à toi que j’ai confié ma cause. Chantez à l’Éternel, louez l’Éternel ! Car il délivre la vie du pauvre. » Oui, « l’Éternel est avec moi comme un héros puissant », confessait Jérémie, et je veux me le répéter pour moi-même, et aussi pour notre Église, et aussi, oui, pour que chacun de vous puisse se le répéter autant que de besoin !
Peut-être vous arrive-t-il de croire que Dieu vous délaisse ou bien qu’il se sert de vous à son propre profit sans que vous en retiriez quoi que ce soit de positif. Peut-être vous arrive-t-il de croire qu’il demande, mais qu’il ne donne pas, qu’il ne répond pas à la prière. La mort et la résurrection de Jésus sont là pour nous montrer le contraire. Notre Dieu n’est pas comme les dieux païens qui n’existent pas, et qui envoient leurs fidèles à la mort physique ou à la mort sociale. Notre Dieu lutte à notre place dans nos combats, dans ceux qui comptent vraiment.
« C’est pourquoi mes persécuteurs trébucheront et ne vaincront pas », disait Jérémie. En fait, à cause de Jésus-Christ, ils sont déjà vaincus, ces démons intérieurs ou extérieurs qui pensent me nuire. Leur cause est perdue, ils ne m’arracheront pas aux bras paternels de Dieu. Et dussé-je tout perdre ici-bas, jamais l’amitié du Père ne me fera défaut. Il a tout donné pour ses enfants, pour son Église, et comme le disait Jésus à Pierre, « les portes du séjour des morts ne prévaudront pas contre elle. » (Matth. 16 / 18) C’est bien dans cette joyeuse certitude que nous pourrons tenir notre assemblée générale dans quelques minutes et regarder devant nous avec confiance. Amen.
Saint-Dié (AG) – David Mitrani – 24 mars 2019