- Accueil
- Cultes et prière
- Prédications
- Genèse 1 / 1-4. 26-28. 31 – 2 / 4
Genèse 1 / 1-4. 26-28. 31 – 2 / 4
Partage
Évangile selon Jean 15, 1 – 8
Genèse 1, 1-4 et 26 à 28 et 31 à 2, 4
téléchargez le fichier PDF ici
Chers frères et Sœurs en Christ,
Chers amis,
Les textes de la Genèse et de Jean (la vigne et les sarments) peuvent être lus dans le but d’y rechercher des informations techniques sur les origines de la terre, des créatures, sur l’entretien, la fructification de la vigne. Mais je ne suis pas spécialiste dans ces domaines. J’y vois bien plus l’expression de la puissance de l’amour de Dieu. Elle se manifeste d’une part dans sa création, et d’autre part dans la relation que Dieu entretient avec l’être humain pour poursuivre son œuvre.
Dans Genèse, tout d’abord, cette puissance d’amour s’exprime dans le fait que Dieu crée tout pour et autour de l’homme.
Il a fait en sorte que tout ce qu’il a créé soit « très bon » et rende la vie humaine sur terre possible et fructueuse. Il a organisé l’univers de telle manière que la terre soit un endroit sûr et hospitalier pour l’homme. Il a donné une limite aux ténèbres, afin qu’elles ne soient plus omniprésentes, et que la lumière apparaisse. Puis ce sont les eaux qui se voient attribuées une place bien délimitée pour que la terre émerge. Ainsi chaque élément nécessaire à la vie (lumière, ténèbres, eaux et terre) est organisé avec un équilibre propice à l’apparition du vivant. Dieu poursuit ensuite son œuvre en peuplant la terre et les eaux de ressources naturelles pourvoyant ainsi aux besoins de l’être humain.
Dieu constate que son œuvre est bonne, et béni chaque élément créé qui apporte sa valeur propre en vue de l’harmonie recherchée. Même ce qui pourra être perçu plus tard par l’homme comme source de mort (serpent venimeux, eaux profondes ou je ne sais quoi d’autre encore) tout cela est bon aux yeux de Dieu.
De toute évidence, la création de l’homme est non seulement le dernier élément de l’œuvre créatrice de Dieu mais aussi son point culminant. Je le disais tout à l’heure, Dieu créé tout pour et autour de l’homme et, ce faisant, il place l’être humain sur un chemin de vie en harmonie avec la création. De plus, en créant l’homme et la femme à sa ressemblance, en lui donnant de soumettre tous les êtres vivants, Dieu élève l’être humain au-dessus de toutes les créatures et le place au centre de son projet bienveillant.
Première expression donc de l’amour de Dieu pour l’homme : la place de l’être humain au sommet de son œuvre, la création, organisée pour le bien-être de l’homme et jugée bonne pour sa vie. Tel qu’il est, le dessein de Dieu appelle l’homme à la confiance en son créateur.
Le texte de Jean s’inscrit dans la continuité de cette puissance créatrice de Dieu par le don de son Fils, parole vivante donnée pour le salut d’Israël et de l’humanité. Jésus, vrai Cep, source de vie pour les sarments qui vivent attachés à lui.
Nous l’avons vu, dès le début de son histoire, là où tout était tohubohu, la Parole a fait sortir du flou. Dieu a parlé et sa parole a agi, a créé de l’ordre au milieu du chaos.
Cet attachement au vrai cep qu’est le Christ nous sauve d’une autre forme de chaos « le dessèchement intérieur » qui survient lorsque notre comportement et nos choix de vie corrompent cet attachement à la source de vie. Nous le savons, l’être humain va, tout au long de son histoire sur terre et jusqu’à nos jours, s’écarter du plan divin…le défier même. Nous constatons que la terre n’est plus un endroit sûr, ni habitable pour certaines populations dont aujourd’hui la vie même est menacée à cause des famines, des guerres, des désordres climatiques. En effet, tout ce qui s’écarte du projet de Dieu pour l’humanité, ou qui s’oppose à ce que Dieu a voulu créer pour l’homme, tout détachement de la source de vie, tout cela fait surgir un monde inhospitalier. De fait, l’homme a donc besoin d’être émondé (au sens de purifié) par la Parole. Puissance de la parole qui travaille la vigne (c’est-à-dire le peuple d’Israël et nous aussi) pour le bien de l’homme, puissance de la parole semée qui génère en celui qui la reçoit, qui s’y attache, et qui la laisse germer en lui, des modifications profondes. Puissance de la parole qui régénère, qui ressuscite.
C’est le sens de la conversion à laquelle Dieu nous appelle : habiter, cohabiter avec Lui, demeurer en Lui comme lui-même demeure en nous, nous laisser travailler, émonder par sa Parole.
Deuxième expression de l’amour de Dieu pour l’homme : Dieu poursuit son œuvre créatrice en Jésus-Christ parole vivante donnée pour le salut de l’homme.
Aujourd’hui encore des signes de cette puissance créatrice existent au milieu des crises contemporaines que nous traversons.
Crise sanitaire, déséquilibre climatique, guerre en Europe sont autant d’événements qui mettent en avant notre fragilité.
Oui, l’humanité devient fragile lorsque l’action de l’homme sur la création perturbe l’équilibre établi par Dieu (déforestation, disparition de l’habitat naturel de certaines espèces), qui favorise l’émergence de divers maux comme la pandémie.
L’humanité devient fragile lorsque la volonté de l’homme de dominer ses semblables, de conquérir des territoires amène à la violence barbare, à la haine, à la destruction, à l’appauvrissement des richesses naturelles.
Pourtant, je pense qu’à travers ces temps de désert, les croyants éprouvés peuvent trouver une source d’Espérance car la promesse se réalise toujours : celle de l’amour.
– La sécurité et le bien-être de toute la création repose donc sur la confiance de l’être humain qui l’amène à donner sa vie et son temps à Dieu, qui l’amène à se reconnaître au bénéfice de sa grâce (pécheur et pardonné).
– La sécurité et le bien-être de toute la création dépendent de cette prise de conscience que Dieu nous donne la liberté de tout lui demander et d’entretenir ainsi avec lui cette relation d’amour : « Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, demandez ce que vous voudrez, et cela vous sera accordé ». Demander ce dont nous avons besoin. Non pas demander n’importe quoi ou au contraire ne rien demander sous prétexte que Dieu sait bien ce qu’on attend, car Jésus nous dit bien de demander simplement que son projet se réalise avec nous. Cette prière est alors l’expression d’une attente active, d’un dessaisissement confiant que tout ce qui est bon aux yeux de Dieu se réalise, et Dieu agit. Sa miséricorde sans cesse renouvelée en direction des hommes fait naître solidarité, responsabilité individuelle, engagement, quête de la paix. Dieu poursuit son œuvre créatrice en faisant de nous des êtres capables de porter du fruit malgré nos fragilités. Restons unis à Lui de toutes les façons et en toutes circonstances.
Ces textes nous invitent ce matin à glorifier Dieu comme l’unique créateur, à admirer la création et à la protéger autant que possible. Ils nous engagent à demeurer en Dieu comme il demeure en nous le premier, lui qui nous a placé au sommet de sa création. Cette proximité avec Dieu nous donne une sérénité née de la confiance dans la puissance divine à nous faire porter du fruit, une pleine conscience de notre liberté et de nos fragilités et en même temps nous pousse à un engagement actif pour que le projet de Dieu réussisse. Amen.
Saint-Dié – Claudine Jacquey – 8 mai 2022