Évangile selon Luc 2 / 10-12

 

après le conte de Noël : « Le conseil divin » (sur l’Évangile selon Luc, 2 / 10-12 )

autres lectures : Évangile selon Luc, 2 / 13-20 ; selon Matthieu, 2 / 1-12

chant : 311 et 351 (Arc-en-ciel)

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Entre la Saint-Nicolas et Noël, nous baignons dans les cadeaux ! Et, après tout, ce n’est pas si désagréable, n’est-ce pas ?! Ce n’est pas désagréable d’en recevoir, et ce n’est pas désagréable d’en offrir, à la mesure de ce que nous pouvons faire. Bien sûr, il y a ceux, comme Harry Potter, qui n’en reçoivent jamais (mais ses amis de Poudlard lui en offrent), et ceux, comme son cousin Dudley, qui se plaignent toujours de ne pas en avoir assez ! J’espère que nous, nous sommes entre les deux, et que nous pouvons en recevoir assez, juste ce qu’il nous faut pour comprendre combien nous sommes aimés. Et c’est bien de ça qu’il s’agit aujourd’hui.

 

Quand on lit, quand on raconte, les histoires de Noël, l’anniversaire de la naissance de Jésus, et qu’on pense « cadeaux », on pense surtout à l’histoire des Mages venus d’Orient, qui offrent à Jésus « de l’or, de l’encens et de la myrrhe. » On pense donc « cadeaux à recevoir », comme Jésus en a reçus. Ce qui est bien, avec ce que les enfants nous ont raconté tout à l’heure, c’est que Dieu, lui, il ne pense pas « cadeaux à recevoir », mais « cadeau à offrir ». C’est comme ça que ça avait commencé, lorsque Dieu se disait : « Un jour, j’aimerais faire un cadeau aux hommes que j’aime. » Ça, ça nous étonne beaucoup. D’abord parce que nous pensons plus à en recevoir qu’à en donner, et c’est étonnant que Dieu ne fasse pas pareil. Et puis, quand nous pensons à donner des cadeaux, quand nous pensons à Dieu et à nous, nous croyons que c’est à nous de faire des cadeaux à Dieu. Dans toutes les religions, les gens croient ça…

 

Eh bien non ! Dans la Bible, Dieu n’attend pas de cadeaux de notre part, mais il cherche lesquels il pourrait bien nous donner pour nous rendre heureux et nous dire combien il nous aime. Il a créé le monde, il nous a créés, nous ; il nous a placés au sommet de son œuvre et il nous l’a confiée pour notre bonheur. Il nous fait régulièrement toute sorte de cadeaux, et parfois nous nous en rendons compte, et parfois aussi nous en profitons sans le remarquer… Mais tout ceci ne suffit pas à Dieu. Il veut nous donner beaucoup plus que ça, « le plus beau de tous les cadeaux du monde » ! Les anges ne savaient pas ce que ça pouvait bien être, mais les enfants de notre « école du dimanche », eux, l’ont compris et ils nous l’ont dit ! « Le plus beau de tous les trésors précieux » de Dieu, c’est qu’il « va venir en personne s’offrir entre nos mains. »

 

Peut-être que vous croyez tous que c’est seulement un anniversaire que nous fêtons à Noël. Que Dieu a fait ce cadeau aux gens qui vivaient il y a 2.000 ans. Mais non. Ce cadeau, c’est à nous aussi qu’il le fait, et à tous « les hommes [et les femmes] qu’il aime », quelle que soit l’époque. Son « conseil divin » siège « d’une éternité à l’autre éternité », il siège en permanence, nous l’avons entendu à la fin de la saynète des enfants. Souvent, les adultes se demandent à propos des histoires de la Bible quand est-ce qu’elles se sont passées. La réponse, c’est : aujourd’hui. Bien sûr, Jésus est né il y a un peu plus de 2.000 ans en Judée. Mais le cadeau, il est pour nous aujourd’hui. C’est aujourd’hui que Dieu vient s’offrir lui-même comme le plus grand des cadeaux possibles, et c’est à vous et à moi qu’il vient s’offrir, quel que soit notre âge, notre métier, notre état de santé et notre bulletin de vote, etc.

 

Peut-être que vous vous dites que vous n’en êtes pas dignes, que vous n’avez pas fait ce qu’il fallait, que vous ne saurez pas comment le remercier, ni peut-être même quoi en faire. Vous avez raison. C’est pareil pour moi. Mais quand on fait un cadeau, justement on ne s’occupe pas de savoir si la personne en est digne, mais seulement si on a envie de lui offrir ça. Et Dieu a envie de s’offrir lui-même à ceux qu’il aime, et c’est vous, et c’est moi, et beaucoup d’autres. Et si nous ne savons pas quoi faire de cet étrange cadeau, il nous apprendra même à nous en servir : il nous donnera son Esprit pour nous tourner vers lui et nous aider, nous accompagner. Mais il ne faut pas que nous nous trompions sur le cadeau, et même si j’ai parlé de Harry Potter, nous ne sommes pas à Poudlard, mais à Saint-Dié : le cadeau n’est pas une baguette magique, ni aucune des « reliques de la mort ». Dieu ne vient pas nous offrir la magie, mais la vie. Il ne vient pas comme quelqu’un de « bien trop grand », mais « tout petit, comme le plus chétif de tous les bébés ». Il vient s’offrir à nous comme un pardon, comme le pardon dont nous avons besoin, « le plus grand pardon du monde ».

 

C’est cela que Jésus est venu vivre, comme un simple homme mortel, sans faire semblant. Comme n’importe qui, mais toujours en communion avec Dieu, jamais fâché avec lui, jamais opposé à lui. C’est pour nous qu’il a fait ça. Pour nous offrir le pardon de Dieu. Et qu’est-ce que c’est, le pardon ? C’est de savoir, quoi que j’aie fait, que Dieu m’aime quand même, et que c’est pour moi que Jésus a donné sa vie. Alors, si Dieu nous a fait un si grand cadeau, s’il nous a donné un si grand trésor, nous pouvons, nous aussi, à notre tour, faire un cadeau semblable aux gens qui nous entourent. Et peut-être qu’ils le méritent, et peut-être que non, comme nous. Ça n’a plus d’importance. Le cadeau de Dieu est un si grand trésor qu’il peut se donner sans que nous en perdions rien, au contraire. Dieu s’est fait petit pour nous faire grandir nous-mêmes, pas en force, mais en amour. Et c’est bien comme ça, c’est mieux pour nous et pour les autres. Nous pouvons être nous-mêmes des cadeaux pour d’autres gens. Ce sera notre cadeau de Noël. Joyeux Noël !

 

Saint-Dié (Noël avec les enfants) – David Mitrani – 13 décembre 2015

 

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