Apocalypse de Jean 3 / 14-22

Prédication de Patrick CLOYSIL, Saint-Dié le 27 novembre 2022

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Dernier livre du Nouveau Testament et de toute la Bible, l’Apocalypse est aussi unique en son genre. L’auteur se nomme Jean, sans autre précision exacte sur sa personne. Malgré ce silence, on l’identifie à partir de données textuelles et littéraires avec l’auteur du quatrième évangile qui serait aussi celui des trois épîtres porteuses du même nom.

 

Lecture du livre de l’Apocalypse au chapitre 3 les versets 14 à 22

14- Écris à l’ange de l’Église de Laodicée :

Voici ce que dit l’Amen, le témoin fidèle et véritable, le commencement de la création de Dieu :

15- Je connais tes œuvres. Je sais que tu n’es ni froid ni bouillant. Puisses-tu être froid ou bouillant !

16- Ainsi, parce que tu es tiède, et que tu n’es ni froid ni bouillant, je te vomirai de ma bouche.

17- Parce que tu dis : je suis riche, je me suis enrichi, et je n’ai besoin de rien, et parce que tu ne sais pas que tu es malheureux, misérable, pauvre, aveugle et nu,

18- je te conseille d’acheter de moi de l’or éprouvé par le feu, afin que tu deviennes riche, et des vêtements blancs, afin que tu sois vêtu et que la honte de ta nudité ne paraisse pas, et un collyre pour oindre tes yeux, afin que tu voies.

19- Moi, je reprends et je châtie tous ceux que j’aime. Aie donc du zèle, et repens-toi.

20- Voici, je me tiens à ta porte, et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui, je souperai avec lui, et lui avec moi.

21- Celui qui vaincra, je le ferai asseoir avec moi sur mon trône, comme moi j’ai vaincu et me suis assis avec mon Père sur son trône.

22- Que celui qui a des oreilles entende ce que l’Esprit dit aux Églises !

 

Prédication

Je fais mienne cette prédication du Pasteur Joëlle Haessler

 

La 7ème lettre s’adresse à l’Église de Laodicée.

Ancienne Diospolis, puis Rhoas, Laodicée devint une ville importante et le siège du culte impérial au milieu du IIIe siècle avant J.C, grâce à Antiochus II qui lui donna le nom de sa femme Laodice. La ville fut construite au carrefour d’importantes voies commerciales et à pour voisines proches Colosse (10km) et Hiérapolis (6km),qui possédaient des sources thermales. Une académie de médecine, formait des ophtalmologistes réputés :

Aristote parlait de la poudre phrygienne, faite à partir d’une pierre locale et servant de collyre exporté dans tout l’empire romain. Parmi les étudiants du lieu, on retrouve Galien et peut-être Luc, l’évangéliste. Enfin, Laodicée était célèbre pour son industrie textile, en particulier ses tapis de laine noire (élevage local de moutons noirs).

Ces éléments sont importants pour la compréhension de notre passage.

L’auteur de l’Épître à Laodicée évoque le principale obstacle au projet de Rome : « je suis riche, dit-elle, je n’ai besoin de rien » ; la ville se veut autosuffisante et entend s’appuyer sur ses propres richesses pour résoudre les crises. Rien de pire que de se croire assez fort pour n’avoir besoin de personne !

 

Il est dit de l’Église locale qu’elle était tiède. Imaginez : pas la tièdeur d’une douce nuit d’été, mais celle écœurante d’un verre d’eau resté au soleil : ni froide (désaltérante) comme à Colosse, ni bouillante (thérapeutique) comme à Hiérapolis, mais tiède (faisant vomir).

Parler d’une Église tiède, c’est comme évoquer un sel sans saveur ou une lumière cachée. On comprend à quoi sert une eau fraîche ou une eau chaude mais à quoi sert une eau tiède ? La question est : Quelle est la vocation de l’Église ? De plus, cette tiédeur désigne l’attitude typique des adeptes de la gnose, hérésie répandue à cet endroit, dont la quotidienneté est toute marquée de compromissions ; voire de franche idolâtrie.

 

Dieu connaît l’Église de Laodicée et va s’adresser à elle dans le cadre de la relation de confiance établie et avec amour : il ouvre les yeux, montre la voie et renforce la relation qui unit à lui. Elle ne voit pas son propre état : « je suis riche, enrichi, n’ai besoin de rien ».

Son orgueil a conduit à son aveuglement. Elle vit comme dans un rêve, une sorte de torpeur aveugle. Dans son orgueil, elle se dit riche et s’isole égoïstement ; elle est fière de ses étoffes magnifiques et de ses remèdes fameux : mais elle a besoin des vraies richesses. Or, elle est éprouvée par le feu. Vêtements blancs et collyre du Seigneur se trouvent dans la repentance et le zèle à son service. Il est question de renouvellement de la relation avec le Christ. C’est à sa suite que nous entrons dans une nouvelle création.

 

Il n’y a pas de jugement final mais une éducation dans le temps présent par des conseils : acheter de l’or pur, collyre, vêtement : les trois conseils répondent aux trois reproches : tu es malheureux, misérable, pauvre, aveugle et nu (toutes des allusions aux spécialisation de la ville : banques, ophtalmologistes et textiles). La prétendue richesse spirituelle de certains n’est que misère aux yeux du Christ.

 

L’appel du Christ (« je me tiens à la porte et je frappe » ; les verbes sont aux présent) s’exprime enfin dans l’émouvant tableau du Sauveur frappant à la porte du cœur pour lui apporter sa compagnie et, par sa communion, la victoire. Il y a une bonne nouvelle pour vous qui souffrez de solitude ! Oui, il est une Personne qui désire vivement combler le vide de votre cœur :

Jésus-Christ ! Il vient vers nous et nous propose Sa compagnie. Qui pourrait raisonnablement décliner une telle invitation ?

 

Quelqu’un a écrit un jour que tous les hommes ont au fond de leur cœur un vide en forme de Dieu. C’est un fait, personne ne peut nous offrir un réel contentement sinon le Seigneur. Personne ne peut nous offrir la Paix véritable. Bien que notre monde soit ultra connecté, combien sont ceux qui demeurent néanmoins désespérément seuls ? Pourquoi ne pas ouvrir la porte à celui qui frappe ? Qui peut dire combien de temps il frappera encore ?

 

La Foi c’est reconnaître ses limites, sa fragilité et ses manques ; c’est laisser Dieu guérir et combler sa vie. Dieu n’aime pas la tiédeur. Pas de place pour l’indifférence, les compromis faciles, la mollesse. La Foi, c’est faire des choix, c’est oser marquer sa différence, c’est s’engager vraiment. Pour vivre avec Dieu, pour le connaître, il faut reconnaître sa pauvreté intérieure. Alors reconnaissons-le et ouvrons notre porte à son amour infini !

AMEN

 

Interlude méditation musicale

 

Cant all 47-21 J’ai besoin de ta confiance

 

 

 

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