Méditation du Jeudi saint

« Ceci est mon sang, le sang de l’alliance, qui est répandu pour beaucoup, pour le pardon des péchés. Je vous le dis, je ne boirai plus désormais de ce fruit de la vigne… » (Évangile selon Matthieu, 26 / 28-29a)    

(vidéo disponible ici : https://youtu.be/-7yxF9as4c8)

Bonjour à tous !

Jeudi saint. Pas de culte.
Couvre-feu oblige pour ce soir
et réalisme pour un autre horaire.
Pas de culte aujourd’hui.
Demain Vendredi saint,
à midi et demi au temple de Saint-Dié.
Dimanche, pour Pâques,
à 10h30 au temple de Senones.
Mais aujourd’hui, non,
sauf ce bref message,
autour de ce bout de phrase de l’Évangile selon Matthieu,
au chapitre 26, versets 28 et 29 :

« Ceci est mon sang, le sang de l’alliance,
qui est répandu pour beaucoup,
pour le pardon des péchés.
Je vous le dis, je ne boirai plus désormais de ce fruit de la vigne… »

Depuis toujours,
selon la philosophie ambiante du moment,
les théologiens et les autres
débattent et se battent
pour savoir comment le Christ,
qui a dit ces mots,
manifeste sa présence dans la cène,
la célébration de son dernier repas avant sa mort.

Depuis les plus libéraux, les plus zwingliens,
pour qui ce n’est qu’une commémoration
(le Christ étant ordinairement présent à la vie des croyants),
jusqu’aux catholiques les plus traditionnels,
pour qui la réalité du vin a été remplacée
par celle du sang versé du Christ,
toutes les options semblent possibles…

Quant à nous, luthériens ou réformés,
nous avons finalement sagement décidé que

« Nous ne saurions dissocier la communion
avec Jésus-Christ en son corps et en son sang
de l’acte de manger et de boire.
Toute considération du mode de présence du Christ dans la cène
qui serait détachée de cet acte
risque d’obscurcir le sens de la cène. »
(Concorde de Leuenberg, § 19)

Comme l’indique notre verset,
le partage de la coupe
est à la fois le sang du Christ
et celui (c’est le même)
qui scelle la nouvelle alliance
entre Dieu et les humains
par le pardon de nos péchés,
comme autrefois, en Égypte,
le sang de l’agneau
badigeonné sur les portes des Hébreux,
leur avait évité la mort des premiers-nés.

Notre communion représente
(rend présent) « le sacrifice unique et parfait
offert une fois pour toutes ».

Mais le vin reste du vin !
Boirait-on du sang,
comme les païens de l’Antiquité
en accusaient les chrétiens ?
Jésus lui-même reparle alors
du « fruit de la vigne » :
voilà ce que nous buvons
lorsque nous communions au sang du Christ :
« le fruit de la vigne »…

Mais le principal n’est pas la philosophie
dans laquelle nous exprimons cela.
Le principal, c’est que nous recevons
« le sang de l’alliance,
répandu pour le pardon des péchés ».
C’est cela qui nous concerne intimement,
dans notre relation à Dieu,
aux autres et à nous-mêmes.

C’est que, dans la mort du Christ,
nous sommes restaurés dans des relations droites
et non plus tordues, perverses, mortifères.
Ce pardon, cette restauration de notre être,
nous a bel et bien été acquis
« une fois pour toutes » sur la croix.
Mais nous avons sans cesse besoin
d’y être réinstallés
afin de le vivre pleinement,
tout comme celui qui est né (définitivement !)
a pourtant besoin de manger
pour grandir comme il faut…

Alors, lorsque nous participons à la cène,
ne regardons pas au pain ou au vin,
mais en les prenant,
regardons à Jésus-Christ
qui nous y donne communion avec lui-même :
c’est en lui que nous recevons alors le pardon,
c’est lui qui nous fait vivre !

Bonnes fêtes de Pâques à venir,
car Il est ressuscité !

pasteur David Mitrani

 

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