Méditation du 3 février

C’est la volonté de Dieu qu’en faisant le bien vous réduisiez au silence l’ignorance des insensés, comme des gens libres, sans faire de la liberté un voile qui couvre la méchanceté, mais comme des serviteurs de Dieu. Honorez tout le monde ; aimez vos frères, craignez Dieu, honorez le roi. (1 Pierre 2 / 15-17)

(vidéo disponible ici : https://youtu.be/CP5ywzVxme8)

Chers paroissiens et amis,

L »Assemblée nationale débat actuellement d’une loi
qui va restreindre la liberté de culte en France
et porter atteinte à la Loi de 1905
dans son principe de séparation des Églises et de l’État,
que je vous rappelle :

« Art. 1er : La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes sous les seules restrictions édictées ci-après dans l’intérêt de l’ordre public.

« Art. 2 : La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte. […]

« Art. 4 : […] associations qui, en se conformant aux règles d’organisation générale du culte dont elles se proposent d’assurer l’exercice, se seront légalement formées […] pour l’exercice de ce culte […] »

J’ai trouvé bon, dans ce contexte, de revenir
à notre rapport aux autorités de l’État,
à partir de cet extrait de la première lettre de l’apôtre Pierre,
au chapitre 2, les versets 13 à 17 :

À cause du Seigneur,
soyez soumis à toute institution humaine :
soit au roi comme souverain,
soit aux gouverneurs comme envoyés par lui
pour punir ceux qui font le mal
et louer ceux qui font le bien ;
car c’est la volonté de Dieu qu’en faisant le bien
vous réduisiez au silence l’ignorance des insensés,
comme des gens libres,
sans faire de la liberté un voile qui couvre la méchanceté,
mais comme des serviteurs de Dieu.
Honorez tout le monde ;
aimez vos frères, craignez Dieu, honorez le roi.

Beau texte, certes.
Mais que nous dit-il à nous ?
Tout d’abord que les chrétiens n’opposent nullement
« loi de Dieu et loi de la République »,
comme un ministre, sans doute ignorant, le prétend…
Pour ce qui regarde la loi,
nous sommes des citoyens obéissants.

Car, deuxièmement,
c’est là ce que Dieu nous demande :
ne pas noyer notre témoignage chrétien
dans de vaines gesticulations partisanes,
ou de vaines désobéissances
qui conduisent toujours à des actions déshonnêtes.

Car, troisièmement,
nous ne sommes serviteurs de rien,
d’aucune institution, d’aucune idéologie,
d’aucune théologie même !
Mais nous servons le Dieu de Jésus-Christ
en aimant de son amour.

Comme l’écrivait Luther dans son traité De la liberté du chrétien :

Un chrétien est un libre seigneur de toutes choses
et il n’est soumis à personne.
Un chrétien est un serf corvéable en tout
et il est soumis à tout le monde.

Ainsi, dit l’apôtre Pierre,
nous « honorons tout le monde », chacun à sa place :
nos frères et sœurs en les aimant ;
Dieu en tant qu’il est notre Dieu et Père,
et qu’en Jésus-Christ il nous a aimés ;
et l’État en tant qu’il est chargé de défendre le bien
et de réprimer le mal.

Une partie de notre témoignage chrétien
consiste en cela.
Nous ne sommes pas de ceux
qui prêchent Dieu contre les gens,
mais pour eux, en les respectant !
Et comment le faire si nous ne respectons
ni leurs lois ni leurs cultures,
qu’elles soient nôtres ou différentes ?

Puisse le législateur bien vouloir en tenir compte
et cesser de nous suspecter du pire
sans que rien ne l’y autorise.
Puissions-nous nous aussi nous en souvenir
quelle que soit la forme de l’État,
quelles que soient ses lois
tant qu’elles n’injurient pas le Bien commun,
et quelles que soient les personnes
que nous honorons.

Bonne semaine à tous,
fraternellement.
pasteur David Mitrani

 

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