Méditation du 27 janvier

Hérode disait : « J’ai fait décapiter Jean ; alors qui est celui-ci, dont j’entends dire de telles choses ? » Et il cherchait à le voir. (Évangile selon Luc 9 / 9)  

(vidéo disponible ici : https://youtu.be/n7rHkVo1IFk)

Chers paroissiens et amis,

Le verset d’aujourd’hui
ne va rien vous dire,
et sans doute vous sembler
parfaitement hors de tout propos.
Il est tiré du « texte du jour » :
le début du chapitre 9
de l’Évangile selon Luc,
alors que Jésus a envoyé ses disciples
prêcher et guérir à travers le pays.

Hérode disait :
« J’ai fait décapiter Jean ;
alors qui est celui-ci,
dont j’entends dire de telles choses ? »
Et il cherchait à le voir.
(Évangile selon Luc 9 / 9)

Le fils ne vaut pas mieux que le père !
Le père, c’était Hérode le Grand.
Celui de la naissance de Jésus
et du massacre des enfants de Bethléhem…
Rappelez-vous :
il voulait lui aussi voir Jésus
que les Mages venaient de lui annoncer.

Mais en-dehors de l’historiographie biblique,
qu’est-ce que ça nous dit ?
Un potentat sous protectorat romain
qui élimine physiquement les « gêneurs »,
et notamment les « gêneurs spirituels »
qui pourraient lui faire des remarques
de la part du Dieu qu’il est censé servir.
Et pour ce faire,
ajouter un crime à un autre
ne gêne pas beaucoup les Hérode !

Mais après tout,
à ma petite échelle à moi,
ne suis-je pas comme eux ?
Certes je n’ai tué personne !
Encore que je n’aie pas de visibilité
sur le mal que j’ai pu faire sans le vouloir…

Pris entre deux feux :
le maintien de tout ce que j’appelle mien,
et l’envie de voir
celui qui a tout donné pour moi,
mais dont je ne fais rien
ou pas grand chose…

La prédication chrétienne me demande
ce que je suis prêt
à abandonner pour Jésus
dans ce qui constitue mon existence.
Mais dans la vraie vie,
ma question est plutôt
de ce que je suis prêt
à abandonner de l’Évangile
pour que rien ne change
dans mon existence !

Hérode Antipas est pour moi
une redoutable image de moi !
Il manifeste pour moi
que ma prétention chrétienne
se heurte à mon intérêt personnel.
Il a préféré tuer le prophète
que de changer de comportement…
S’il en avait le pouvoir,
ne ferait-il pas la même chose avec Jésus ?
Et s’il ne le fit pas (Luc 23 / 6-12),
c’est par mépris pour son silence
et la faiblesse de celui qui lui était livré !

Changer mon comportement ?
Abandonner ce à quoi je tiens
même quand je sais que
ce à quoi je tiens
fait mal, à moi ou à d’autres ?
Si au moins Jésus manifestait sa puissance,
s’il m’y obligeait… !
Mais il s’est laissé clouer sur la croix,
il ne se manifeste pas dans ma vie,
il me semble si lointain…

Changer de comportement ?
Déjà changer de regard !
Regarder celui qui se donne à voir
dans la faiblesse et l’humilité
comme plus grand et meilleur que moi !
Ne pas chercher d’autre puissance
que ma propre transformation
non pas par miracle,
mais par son amour pour moi…

Devenir le contraire d’Hérode.
Devenir disciple, vraiment.
Suivre Jésus
en choisissant Dieu et mon prochain
plutôt qu’être mon propre dieu,
plutôt qu’être meurtrier de mon frère
par ignorance ou manque d’intérêt
sinon par méchanceté active…

« Aujourd’hui, si vous entendez sa voix,
N’endurcissez pas votre cœur… »
(Psaume 95 / 7-8 ; Épître aux Hébreux 3 / 7.15)

Bonne semaine avec Jésus !
Fraternellement,
pasteur David Mitrani

 

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