Méditation du 24 mars

« Mon Dieu ! mon Dieu ! pourquoi m’as-tu abandonné ? Mes paroles plaintives sont loin de me procurer le salut. » (Psaume 22, v. 2)    

(vidéo disponible ici : https://youtu.be/vmynyxQNtP4)

Bonjour à tous !

Entre le dimanche de la Passion et celui des Rameaux,
nous sommes aussi « pris » entre deux psaumes :
le psaume 51, psaume de repentance,
et le psaume 22,
que Jésus priera sur la croix.

« Ô Dieu ! fais-moi grâce selon ta bienveillance,
Selon ta grande compassion, efface mes crimes ;
Lave-moi complètement de ma faute,
Et purifie-moi de mon péché.  »
(Psaume 51, v. 3 et 4)

« Mon Dieu ! mon Dieu ! pourquoi m’as-tu abandonné ?
Mes paroles plaintives sont loin de me procurer le salut. »
(Psaume 22, v. 2)

Le psaume 22 renierait-il le 51 ?!
Les deux sont pourtant du même recueil,
tous deux adressés « au chef de chœur »,
« psaumes » écrits « pour David ».

C’est donc qu’ils sont pour des moments différents.
Le psaume 51 lorsque,
comme David après son adultère
et le meurtre du mari, qui l’a accompagné,
nous sommes confrontés
à l’énormité de ce qui nous sépare de Dieu
à cause de notre manière de vivre.

Et le psaume 22 lorsque nous avons,
comme Job, ce sentiment terrible
que Dieu nous a abandonné,
qu’il ne répond en rien à nos prières,
nos angoisses, nos échecs, nos souffrances,
notre mort toute proche.

Avec cette phrase que je vous ai lue :
« Mes paroles plaintives sont loin de me procurer le salut. »
Saine clairvoyance !
Beaucoup de gens pensent
que, priant avec foi,
l’exaucement va venir,
comme si la prière était un exercice de méditation,
une psychothérapie en quelque sorte…

Or la prière n’est pas ça,
pas d’abord ça.
Elle est un dialogue difficile,
dans lequel Dieu, qui est une personne libre,
répond… ou pas,
ou pas comme on s’y attend !

Le psaume 22, après 2/3 de lamentation,
confesse que Dieu répond,
sans autre explication que « Tu m’as répondu ! »…
Ainsi la prière de repentance n’est rien en elle-même.
Le psaume 51 ou ce qui lui ressemble
est certes nécessaire,
il nous replace devant Dieu,
mais il ne suffit pas.

Ce ne sont jamais « mes paroles plaintives »
qui « me procurent le salut », la guérison,
qui me donnent la réponse…
Elles sont un appel à Dieu
de l’homme ou la femme qui se découvre tel qu’il est
et qui dit à Dieu son besoin de Dieu.
« C’est toi que je demande à toi »,
comme le chante un de nos cantiques…

Ceci est important :
Job s’attendait à Dieu,
le psalmiste s’attendait à Dieu,
Jésus s’attendait à Dieu.
Nous ne pouvons pas prier nous-mêmes
sans nous attendre à Dieu,
sans espérer sa présence,
son attention, son amour, sa miséricorde,
son regard paternel sur notre existence,
sur nos souffrances et nos errements.

C’est lui qui nous procure le salut,
non pas une fois autrefois,
mais nous recevons ce salut
qui nous est offert en Jésus crucifié
chaque fois que nous nous plaçons devant Dieu
à notre juste place :
celle d’enfants repentants et reconnaissants.
C’est en lui que nous croyons,
pas en nous ni dans nos prières.
Lui, il répond.

Bonne semaine à tous,
sous la bénédiction de Dieu notre Père.

pasteur David Mitrani

 

 

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