Méditation du 2 mars

Nous sommes en Carême et nous sommes en guerre.  

(vidéo disponible ici : https://youtu.be/btdPyLc_aWQ)

Frères et sœurs,

Nous sommes en Carême
et nous sommes en guerre.
Certains diront que
nous ne sommes pas concernés,
ni par l’un ni par l’autre.
Mais quelles que soient
votre sensibilité liturgique
et la distance entre ici et l’Ukraine,
oui, nous sommes concernés
parce que nous sommes chrétiens.
Tout simplement.

Nous sommes concernés,
mais nous ne savons pas quoi faire.
Nous sommes concernés,
mais rien n’est entre nos mains.
Alors, prier ?
Bien sûr,
parce que nous sommes chrétiens.
Et parce que c’est le Carême.
Et parce que les Ukrainiens en ont besoin.

Prier.
Mais quoi demander ?
Répandre notre propre analyse,
nos propres idées, nos propres envies,
dans nos prières ?
Augmenter la guerre dans nos prières ?

Les Russes et les Ukrainiens
n’en ont pas besoin, de ça.
Dieu non plus.
Il a seulement besoin
qu’on s’en remette à lui :

En priant,
ne multipliez pas de vaines paroles,
comme les païens,
qui s’imaginent qu’à force de paroles
ils seront exaucés.
Ne leur ressemblez pas,
car votre Père sait de quoi vous avez besoin,
avant que vous le lui demandiez.
Voici donc comment vous devez prier:
« Notre Père qui es aux cieux ! … »
(Évangile selon Matthieu 6 / 7-9)

S’en remettre à Dieu
et prier pour ceux qui souffrent,
pour ceux qui fuient les combats,
demander la paix pour les gens,
tous les gens.

Un pasteur du Nord a proposé dès le début
cette prière, sur Facebook :

Seigneur, Toi le Prince de la Paix,
écoute notre prière.
Nous nous tournons vers Toi
alors que les bruits de guerre résonnent en Europe.
Seigneur, reste proche du peuple ukrainien
nié dans sa dignité d’être peuple,
Seigneur, brise l’orgueil des puissants,
change les cœurs de pierre en cœurs de chair.
Seigneur, suscite des artisans de paix,
des ambassadeurs de réconciliation.
Seigneur, Toi qui as imposé le silence à la mer,
fais que se taisent les armes.
Seigneur, sème les prémices de Ton royaume
sur les chemins de cette Terre.
Que Ton règne vienne !
Amen.

Notre Conseil presbytéral
l’a priée vendredi soir.
L’assemblée du culte
l’a priée dimanche à Saint-Dié.
Nous ne prions pas pour nous :
nous n’avons pas peur,
parce que nous sommes chrétiens.
Mais nous avons peur
pour nos frères et sœurs,
pour ceux qui défendent leur pays,
pour ceux qui protestent pour la paix,
pour ceux qui ont mal.

Le Carême prépare à la Passion,
celle du Christ,
« mort une seule fois pour les péchés,
lui juste pour des injustes… »
(1ère épître de Pierre 3 / 18)
Ce Carême rend visible aux yeux de tous
le péché qui nous dévore tous,
hommes, femmes et enfants.
Mais il rend possible de manifester
la résilience de la fraternité humaine
par la prière et l’entraide,
parce que nous sommes chrétiens.

Alors, que nous le disions
en grec, en français ou en toute langue :
« Kyrie eleison », « Seigneur, aie pitié ! »

Fraternellement à vous tous,
pasteur David Mitrani

 

 

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