Méditation du 18 novembre

La balance fausse est en horreur à l’Éternel, Mais le poids juste a sa faveur. (Proverbes 31 / 1)  

(vidéo disponible ici : https://youtu.be/xsEVLNGn8IE)

Chers amis et paroissiens,

La liste de la Fédération protestante
nous invite aujourd’hui
à lire le chapitre 31
des Proverbes de Salomon,
dont voici le premier verset :

La balance fausse est en horreur à l’Éternel,
Mais le poids juste a sa faveur.

On dit souvent que la foi
n’a rien à voir avec la politique.
C’est aussi ma propre vision des choses.
Mais tout dépend
de ce qu’on appelle « politique ».

La « sagesse » biblique
est une sagesse concrète,
c’est la manière de vivre
telle que la société ne se délite pas
ni n’explose à la tête de ses membres.

Ainsi, ce que visent les Proverbes bibliques
n’est ni un alignement sur les gouvernements
ni une opposition prétendument prophétique…
Leur objet est autre :
comment puis-je me comporter
à l’égard de mes semblables
pour être un « artisan de paix »
très concrètement,
dans ma vie personnelle et sociale ?

Un certain nombre de principes
définissent ces indications concrètes.
Le verset que j’ai cité d’entrée
exprime l’un de ces principes,
qu’on trouve aussi ailleurs
exprimé de la même façon,
chez les prophètes,
mais aussi dans le Lévitique :

Vous ne commettrez pas d’injustice,
ni dans les jugements,
ni dans les mesures de dimension,
ni dans les poids,
ni dans les mesures de capacité.
Vous aurez des balances justes, des poids justes,
un épha juste et un hîn juste.
Je suis l’Éternel, votre Dieu,
qui vous ai fait sortir du pays d’Égypte.
(Lévitique 19 / 35-36)

C’est dans le même chapitre
qui comporte en son milieu :
« Tu aimeras ton prochain comme toi-même. »
(Lévitique 19 / 18)

Il n’est donc pas question
de politique partisane,
mais d’amour.
Les puissants sont alors invités
à aimer les pauvres et les malheureux
dont la Bible annonce
qu’ils sont leurs prochains
et non des esclaves à exploiter
par tous les moyens,
y compris l’injustice…

L’amour n’est pas un sentiment romantique.
C’est un engagement.
Un engagement à ne pas être injuste
dans les relations avec les autres.
Cet engagement est requis aussi
des puissants, des dirigeants.
C’est pourquoi les prophètes
ont repris ces exhortations
à des balances justes.

On voit bien comment
la constatation qu’ils n’en font rien
(car aujourd’hui tout se sait)
a démoli la réputation des politiques
et même de la politique elle-même :
comment faire confiance à un système
où les puissants se servent
et où les pauvres « trinquent » ?

Le Proverbe s’adresse bien sûr à eux
(et à nous lorsque nous faisons la même chose
à l’égard de nos proches).
Il s’adresse à eux
afin qu’ils restaurent la confiance
que nous pouvons avoir en eux
quelle que soit leur couleur politique.

Personne n’est pur,
ni vous ni moi.
Mais on peut au moins exiger
que ceux qui prétendent diriger
manifestent qu’ils respectent la justice
et même qu’ils la promeuvent.
Ils sont serviteurs du Bien commun,
et quant à nous nous affirmons
qu’ils sont serviteurs de Dieu (cf. Romains 13 / 1-10),
qu’ils le sachent ou pas…

Ne négligeons donc pas
de prier pour eux,
non qu’ils soient bons (nous non plus),
mais pour qu’ils le soient,
pour qu’ils trouvent le courage et la foi
de le devenir et de le rester…

Bonne semaine à vous !

pasteur David Mitrani

 

 

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