Méditation du 16 septembre

Il s’est glissé parmi vous certaines personnes, dont la condamnation est écrite depuis longtemps, impies qui changent en dérèglement la grâce de notre Dieu. (Jude, v. 4)    

(vidéo disponible ici : https://youtu.be/sjT0pxnZTpA)

Chers paroissiens et amis, chers frères et sœurs,

Les pasteurs de notre région
se sont réunis ce mardi
et ont notamment médité à partir de l’épître de Jude,
petit livre du Nouveau Testament
ne comportant qu’un seul chapitre.

Pour aujourd’hui j’en retiendrai un bout de verset :

Il s’est glissé parmi vous certaines personnes,
dont la condamnation est écrite depuis longtemps,
impies qui changent en dérèglement la grâce de notre Dieu.
(Jude, v. 4)

Je ne vise personne dans notre paroisse,
naturellement,
mais je vous invite à réfléchir
chacun pour soi-même
à ce que signifie ce reproche.
L’apôtre Paul en effet
écrivait la même chose avec d’autres mots.

Il semblerait qu’il y ait des chrétiens
(on ne parle pas des autres)
qui, au nom de la grâce de Dieu
manifestée en Jésus-Christ,
se considèrent comme libres de tout faire,
y compris et surtout n’importe quoi…

Saint Augustin n’écrivait-il pas :
« Aime et fais ce que tu veux » ?
Mais déjà le Gargantua de Rabelais
avait oublié le début de la phrase,
le remplaçant par une nature vertueuse.
Or nous savons que notre nature humaine
n’est pas vertueuse, mais égocentrique !

Dans la phrase d’Augustin d’Hippone,
la relation avec Dieu est première.
C’est à partir de notre relation à Dieu
en Jésus-Christ, qui nous a aimés jusqu’au bout,
que nous pouvons être libres,
libres de faire le bien,
libres de nous conformer à la Parole divine.

C’est fondés en Jésus-Christ,
dans son amour à lui,
que nous avons la liberté d’aimer,
c’est-à-dire de faire passer l’autre avant nous,
au lieu de toujours vouloir
nous faire passer, nous, d’abord.

Alors, c’est vrai, toute morale est caduque.
Non pas qu’elle ne soit pas un guide pour aimer,
mais parce que c’est l’autre,
et non pas la morale,
qui est le critère selon l’amour.

Or nous avons tendance
– nature humaine oblige –
à nous considérer
non pas libres pour aimer,
mais libres dans notre propre intérêt
de faire ce que nous voulons
pour nous et les nôtres.

C’est ainsi que certains abandonnent
leurs frères et sœurs chrétiens,
que d’autres oublient la prière et la Bible,
que certains mènent une existence
qui ne fait pas honneur à Jésus-Christ,
dans la débauche, l’adultère, l’amour de l’argent,
la superstition, la violence,
la peur des autres et de la mort, etc.
 
Que des païens ou des athées le fassent,
c’est leur problème :
Dieu est le seul juge !
Mais des chrétiens… !

Et puis, plus communément,
chacun de nous vit sa vie
sans trop se préoccuper de Dieu,
n’est-ce pas ?
Pratiquants ou pas, engagés ou pas,
bien souvent, concrètement,
nous ne nous fondons pas
sur l’amour de Dieu en Jésus,
mais sur ce qui nous semble bon,
sur nos propres idées et valeurs,
voire sur la nécessité qui s’impose à nous.

Nous restons prisonniers de nous-mêmes
– d’aucuns diraient : du diable –
au nom de la grâce de Dieu,
au nom de la liberté acquise en Christ !
Quel contre-usage !
Quelle aberration !
Quel dommage…

Réglons-nous plutôt sur Christ
plutôt que sur nous-mêmes.
Vivons sa liberté
dans l’humilité et le don de soi
et quittons nos prisons !

Dans cette liberté,
bonne semaine à tous !

pasteur David Mitrani

 

 

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