(vidéo disponible ici : https://1drv.ms/v/s!AhXHlnf8pvKppMR2GaYG8YvzVEezfA?e=4UJJeq)
Chers paroissiens et amis,
En sortant d’hôpital la semaine dernière,
j’ai lu le feuillet du jour
dans La Bonne Semence,
et voici le verset :
Vous qui dites :
« Aujourd’hui ou demain
nous irons dans telle ou telle ville
et nous y passerons une année,
nous ferons des affaires
et nous gagnerons de l’argent »,
vous ne savez pas ce qui arrivera
le jour de demain
(car qu’est-ce que votre vie ?
– elle n’est qu’une vapeur).
(Épître de Jacques 4 / 13-14)
J’étais en train de constater
combien de choses pourtant prévues
je n’allais pas pouvoir faire
dans les semaines à venir.
Évidemment ce texte a résonné en moi !
Puis ça a été le décès relativement brutal
de l’un d’entre nous,
ancien conseiller presbytéral
que nous savions malade,
mais homme plein de projets.
Là encore, le même jour,
ce texte de l’apôtre Jacques
a résonné amèrement…
C’est bien quand des impossibilités se présentent
que nous sommes confrontés à nos limites
qui ne sont pas toutes mauvaises.
Puissions-nous garder la leçon
pour les jours où ça va mieux !
Car la leçon est celle-ci :
non seulement nous ne savons pas
si nous serons encore là demain,
mais s’en préoccuper est une manière
de fuir le présent.
Or notre vocation d’enfants de Dieu
est à vivre dans le présent :
c’est aujourd’hui
que nous sommes fils et filles de Dieu,
c’est aujourd’hui
que nous pouvons témoigner
de la formidable liberté
que cela nous donne grâce à Jésus-Christ.
C’est précisément la liberté
par rapport au temps,
par rapport aux projets,
par rapport aux fantasmes qui nous projettent
dans un improbable ailleurs.
Nous sommes libres de vivre aujourd’hui
sans avoir à nous préoccuper
de notre vie (ou notre mort) demain.
Nous sommes libres d’aimer aujourd’hui
sans avoir à nous préoccuper
des conséquences d’un pardon, d’un don,
d’un sourire, d’une poignée de mains…
Ça ne veut pas dire
s’abstenir de tout projet,
de tout engagement,
de toute projection dans l’avenir.
Mais ne pas en être esclave !
Ne pas sacrifier aujourd’hui à demain.
Car si nous sommes infidèles
ou inexistants aujourd’hui,
serons-nous différents demain ?
Soyons donc fidèles,
ayons la consistance
que nous donne notre vocation,
une consistance de chrétiens
qui vivent non de leurs œuvres
(surtout celles à venir, promesses à tenir ?)
mais qui vivent de Jésus-Christ
reçu aujourd’hui dans la foi.
Car en Jésus, avec la force de son Esprit,
c’est chaque aujourd’hui qui compte,
là où nous sommes,
avec ce qui nous est donné,
avec ceux qui nous sont donnés.
Bon aujourd’hui, alors !
Fraternellement,
pasteur David Mitrani