(vidéo disponible ici : https://youtu.be/NLwv7WrwD7M)
Chers amis, frères et sœurs,
Que fêtons-nous à l’Épiphanie ?
Une jolie légende ?
L’origine du fait de manger
une galette ou une brioche
et de « tirer les rois » ?
Que fêtons-nous ?
Personne n’a jamais vu Dieu ;
le Fils unique, qui est dans le sein du Père,
lui, l’a fait connaître.
(Évangile selon Jean 1 / 18)Les ténèbres passent
et déjà brille la vraie lumière.
(Première épître de Jean 2 / 8)
Ces deux versets bibliques de Jean
tentent de nous le dire :
la lumière a été manifestée
non pas « au ciel »,
qui est son lieu,
mais « parmi nous »,
sur notre terre, dans notre humanité.
Et à travers elle,
c’est bel et bien Dieu
(le vrai, pas celui de nos fantasmes)
qui s’est manifesté
une fois pour toutes.
« Celui qui m’a vu a vu le Père.
Comment dis-tu : “Montre-nous le Père” ? »
(Évangile selon Jean 14 / 9)
C’est encore l’évangéliste Jean
qui nous transmet cette parole de Jésus
à son disciple qui voulait voir Dieu !
Comme nous…
Parce que, pour nous
et pour tout le monde,
« notre Dieu est au ciel,
il fait tout ce qu’il veut »…
(Psaume 115 / 3)
Qu’est donc alors Jésus ?
Un prophète rejeté ? Un guérisseur ?
Un révolutionnaire pacifiste,
torturé puis exécuté ?
Ça, ce n’est pas notre foi !
Ne continuons pas à chercher Dieu au ciel,
dans la nature, dans nos imaginations,
ou n’importe où ailleurs.
Pour « connaître Dieu »,
Jésus suffit !
Alors oui, c’est frustrant.
Comment un homme d’il y a 2 000 ans,
qui à vues humaines a échoué,
peut-il être Dieu parmi nous ?
Sommes-nous condamnés
à croire en un crucifié,
serait-il ressuscité ?
La réponse est oui.
Nous devons faire notre deuil
de nos idées païennes sur Dieu.
Dieu est parfaitement visible
dans cet homme qui a donné sa vie
afin que nous recevions, nous,
la vie éternelle,
et que nous puissions en vivre
dès maintenant, dès ce monde.
Ce n’est certes pas « être condamné à »…
C’est un joyeuse certitude :
le ciel « religieux » s’est ouvert,
le vrai Dieu est notre compagnon
dans nos souffrances et nos joies,
nos réussites et nos échecs.
Il nous rejoint au fond
afin de nous élever avec lui.
Nos « ténèbres » sont encore là,
mais « elles passent », écrivait Saint Jean.
Nous nous tournons alors
non plus vers elles, mais vers cette lumière,
celle de Dieu,
le Christ venu en humanité sauver le monde.
Comme le chantait David :
Si je dis : “Au moins les ténèbres me submergeront”,
La nuit devient lumière autour de moi ;
Même les ténèbres ne sont pas ténébreuses pour toi,
La nuit s’illumine comme le jour,
Et les ténèbres comme la lumière.
(Psaume 139 / 11-12)
Voilà l’Épiphanie,
la « manifestation » (puisque c’est le sens du mot),
la manifestation véridique de Dieu
en Jésus, vraiment Dieu, vraiment homme.
Cette épiphanie,
elle n’a pas cessé avec la mort de Jésus,
car il est ressuscité,
et son Esprit nous a été donné.
Vivons donc tous les jours,
toute l’année,
dans cette lumière
qui ne vient pas de nous,
mais qui demeure parmi nous.
Dans ce sens,
notre année sera bonne !
Fraternellement à vous,
pasteur David Mitrani