Méditation biblique du 8 décembre

Chers frères et sœurs,

Dans les nombreuses listes de lectures bibliques quotidiennes,
voici aujourd’hui un extrait du prophète Jérémie :

De loin l’Éternel se montre à moi :
« Je t’aime d’un amour éternel ;
C’est pourquoi je te prolonge ma grâce. »
(Jérémie 31 / 3)

Ceux qui ont le plus un sens sacramentel
penseront sans doute que la grâce du Seigneur
nous est donnée, signifiée, au moment de notre baptême.

Ceux qui ont une piété plus évangélique
dateront ce cadeau du moment de leur conversion,
de leur rencontre avec le Seigneur
(et reporteront le baptême après ce moment-là).

Mais la grâce du Seigneur, sa bonté, sa bienveillance
– selon les différentes traductions –
est-elle donnée une fois pour toutes ?
Ou bien sans cesse,
au point que le moment initial ne se distingue pas des suivants ?

D’après notre verset, c’est l’amour du Seigneur qui est éternel !
Dans ce verset, l’Éternel ne nous apparaît pas comme un juge,
ou un patron, ou une divinité païenne qu’il conviendrait de craindre
et à laquelle il faudrait se soumettre aveuglément.

Le mot est répété : « d’un amour éternel je t’aime… »
Je ne vous raconterai pas aujourd’hui en quoi consiste l’amour.
Le mot rencontre notre propre expérience !
Mais telle est la qualité de Dieu, son apparence à notre égard :
« Dieu est amour » (Première épître de Jean 4 / 8 et 16).

Et cet amour maintes fois répété dans l’Ancien Testament
a pris corps en Jésus-Christ :

Car Dieu a tant aimé le monde
qu’il a donné son Fils unique,
afin que quiconque croit en lui ne périsse pas,
mais ait la vie éternelle.
(Évangile selon Jean 3 / 16)

Tel est le contenu de la grâce, de la bienveillance de Dieu pour nous.
Ce que nous affirme le prophète,
c’est que cette grâce d’un amour qui a été donné une fois pour toutes
nous est prolongée, étirée, renouvelée tout au long de notre vie
et de la vie du peuple croyant.

Car le temps de Dieu n’est pas le nôtre.
Or Dieu est venu dans notre temps nous rencontrer et nous aimer.
N’est-ce pas ce que nous fêtons à Noël ?!
Mais en fêter l’anniversaire
ne nous empêche pas d’en profiter à longueur de temps !

De même, Dieu est si loin de nous que notre espace ne saurait le contenir
ni nous le rencontrer.
Et pourtant, en Jésus, il s’est fait proche, l’un d’entre nous,
pleinement homme comme nous de la naissance à la mort
et pleinement ressuscité,
« premier-né [à la vie éternelle] d’un grand nombre de frères »
(Épître aux Romains 8 / 29).

Alors, comme le prophète,
je puis confesser que « de loin l’Éternel se montre à moi. »
Parce qu’en Jésus-Christ
j’ai reçu et son amour et la certitude de celui-ci.
Pour toujours.
Pour chaque jour.
Vous et moi nous pouvons vivre d’un tel amour dont Dieu nous a aimés.
Car il « nous prolonge sa grâce » jusqu’au bout.

Profitons-en donc !
Bon Avent.

pasteur David Mitrani