Méditation biblique du 7 décembre

autour de Jonas, ch. 4, v. 3-4

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Chers auditeurs et lecteurs, bonjour !

 

Ceux qui suivent chaque jour la liste « la Bible en 6 ans » de la Fédération protestante
ont achevé hier le petit livre de Jonas.
En voici un extrait du dernier échange entre Dieu et Jonas :

« Maintenant, Éternel, prends-moi donc la vie,
car la mort m’est préférable à la vie. »
L’Éternel répondit : « Fais-tu bien de te fâcher ? »
(Jonas, ch. 4, v. 3-4)

 

La mission de Jonas a réussi : les « méchants » se sont convertis !
Mais Jonas espérait le contraire : qu’ils persistent et meurent…
Ses paroles publiques de condamnation ne se sont pas accomplies.
Il est fâché à mort… contre Dieu…

 

Mais « fâché à mort contre Dieu »,
ça ne peut vouloir dire que sa propre mort, car Dieu est Dieu !
On pourrait imaginer que Dieu accorde à Jonas de l’exaucer !
Après tout, il avait fui sa mission avant d’en mourir déjà, puis d’y être renvoyé…
Il a donc obéi, à son corps défendant. Sa prophétie a formellement échoué.
Il se rebelle contre Dieu.

 

Oui, Dieu aurait toutes les raisons de se débarrasser de lui !
Au contraire, Dieu se moque de lui : « Fais-tu bien de te fâcher ? »

 

Nous ne sommes pas prophètes,
nous ne prophétisons pas contre Ninive, nous n’annonçons pas que Dieu va détruire !
Enfin… la plupart d’entre nous, nous ne faisons pas ça !
(même s’il y a quelques prophètes de malheur flattés par les media et les réseaux…)

 

Mais beaucoup d’entre nous sont souvent fâchés contre Dieu
pour une raison ou une autre, raison toujours valable à leurs yeux.
Nous reprochons à Dieu son action… ou son inaction.

 

Certains d’entre nous font comme Jonas, comme Job, comme le psaume 22,
et adressent leurs reproches à Dieu :
« Mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Psaume 22, v. 2)

 

Mais beaucoup ne lui adressent même plus la moindre parole, la moindre pensée :
ils ne s’intéressent plus à lui, croyant que lui ne s’intéresse pas à eux.

 

Qu’est donc une telle « foi » ? Concrètement, c’est de l’incroyance :
c’est parfois du folklore (comme à Noël ?),
parfois de l’agnosticisme, parfois même de l’athéisme.
À moins que, pour certains, la vie n’ait plus de sens,
et qu’ils attendent la mort seuls, sans Dieu.

 

Au moins, à ceux qui sont comme Jonas ou comme Job,
quelle qu’en soit la raison,
Dieu peut-il répondre ! Mais il n’est pas limité :
il peut aussi parfaitement répondre à ceux qui ne lui parlent pas !
« Fais-tu bien de te fâcher ? »

 

Oui, ça énerve !
Jonas est totalement énervé par cette attitude de Dieu
qui relativise sa souffrance à lui, ses projets et ses échecs à lui.
Car le monde ne s’écroule pas à cause de la souffrance de Jonas,
et ça lui est insupportable.
Mais, comme Jonas, nous ne sommes pas le centre du monde !

 

Dieu ne nous dit pas : « tu as tort »,
il nous tend son miroir et nous remet à notre juste place,
cette place à laquelle nous pouvons parler avec lui,
repenser le sens de notre vie, de nos actions, de nos valeurs.
Il nous renvoie à nous-mêmes tout en manifestant qu’il est là, qu’il veille,
même si nous, nous ne le faisons pas.

 

Alors, que je sois fâché ou pas, peu lui importe,
parce qu’il m’aime, me blâme et me réconforte
selon les moments et mes besoins.
Il est là, il est celui qui vient dans ma vie.
Puissé-je l’y attendre, dès maintenant, au lieu de bouder !

 

Bonne semaine à vous.

pasteur David Mitrani

 

 

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