Méditation biblique du 5 janvier

Frères et sœurs,
chers auditeurs et lecteurs,

La liste de la Fédération protestante
nous invite à lire en ce moment le « Sermon sur la montagne »,
dans lequel, après les Béatitudes,
Jésus posait un certain nombre d’antithèses dont voici le modèle :

« Vous avez entendu qu’il a été dit…
Mais moi je vous dis… »
(Évangile selon Matthieu 5 / 27a. 28a)

En ce début d’année,
il n’est pas anodin de poursuivre notre réflexion sur la Loi de Dieu.
Au moment où il nous arrive de prendre de bonnes résolutions
que nous ne tiendrons pas,
demandons-nous ce que Jésus pense de ceci

et aussi de celles que la Bible nous proposait.

Alors même qu’il venait de déclarer :
« Ne pensez pas que je sois venu abolir la Loi ou les Prophètes… » (verset 17a),
le voici qui maintenant oppose ses propres paroles
au texte de la Loi de Moïse dans l’Ancien Testament.

Ce faisant, il reprochait aux gens de se contenter

d’appliquer cette Loi, ces commandements,
par devoir et sans chercher au-delà,
sans en chercher le sens dans le respect de leurs frères et sœurs.

Bien sûr, il suppose que « vous avez entendu qu’il a été dit… » etc.
Il ne s’adresse pas ici à des « sauvages », des gens « sans foi ni loi »,
mais à ceux qui connaissent la Bible.
Sinon, ses paroles seraient incompréhensibles !
La Loi de Moïse demandait de limiter la vengeance à une juste réparation,
de respecter le couple d’autrui,
d’accomplir ses propres engagements…

Jésus ne parle donc pas ici à ceux pour qui se venger
signifie éliminer l’autre et tous les siens,
à ceux pour qui la femme (ou l’homme) n’est qu’un objet sexuel ou un esclave,
à ceux qui se croient quittes par de belles paroles jamais mises en œuvre
ou même à ceux qui pensent être le centre du monde !

Jésus parle à ceux qui se préoccupent d’aimer Dieu et leur prochain.
Il les invite à aller au-delà des commandements et de la morale.
Il les invite, il nous invite, à aimer véritablement,
à respecter l’autre, les autres, et à les faire passer en premier,
sans regarder notre propre intérêt.

En cela, oui, il accomplit la Loi.
Mais il lui faut alors s’opposer à ses formulations traditionnelles :
« mais moi, je vous dis… »
Si les commandements sont un progrès par rapport à la sauvagerie ordinaire des humains,
la « pratique de Jésus » en est un par rapport à la simple obéissance morale.

Il ne s’agit pas de revenir en-deça de la morale,
mais bien de la dépasser
pour reconnaître l’autre, Dieu ou humain, comme un partenaire à aimer
et non comme un ustensile pour mon propre plaisir
ou ma propre obéissance.

Après « mon plaisir » et après « mon obéissance »,
c’est « mon », « moi je », qu’il faut abandonner !
Il faut laisser Dieu et les autres être des sujets et non des objets,
être les sujets de la vie qui m’est offerte.

Cela sera-t-il une bonne résolution pour l’année 2023 qui commence ?
Laisser Dieu être Dieu, et vivre par et pour les autres…
Jésus nous y aide !
Alors… bonne année !

À bientôt !

pasteur David Mitrani