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Bonjour !
J’espère que vous avez passé de bonnes fêtes de Pâques !
Voici un verset pour avant et après :
prononcé par Jésus avant sa Passion dans la prière qu’il adressait à son Père,
il nous concerne nous, pour qui il priait et qui sommes là après sa Résurrection :
Je ne te prie pas de les ôter du monde, mais de les garder du Malin.
Ils ne sont pas du monde, comme moi, je ne suis pas du monde.
Sanctifie-les par la vérité : ta parole est la vérité.
Comme tu m’as envoyé dans le monde, moi aussi je les ai envoyés dans le monde.
(Évangile selon Jean 17 / 15-18)
Lorsque le monde va mal, comme aujourd’hui et comme souvent,
ou lorsque nous pensons comme le poète que « l’enfer, c’est les autres »,
il est bon de revenir à cette prière.
En effet, nous aimerions bien, alors, sortir « du monde »,
nous réfugier « ailleurs »… mais où ?!
Historiquement, certains ont fui « au désert » : ermites et stylites.
D’autres se sont enfermés ensemble dans un coin de campagne
ou un quartier de ville en se coupant du reste du monde,
pensant que leur lieu, leur groupe, était le Royaume de Dieu !
Le risque sectaire est donc présent
dès que nous sommes plusieurs à mal vivre de la même façon,
avec la même analyse, avec les mêmes croyances.
Nos peurs, nos refus, déteignent sur ces croyances, les modifient parfois lourdement.
Le Seigneur Jésus connaissait cela.
Des groupes ayant de telles pratiques, vivant de telles peurs et de tels refus,
existaient à son époque.
C’est pour nous éviter de tomber ainsi qu’il priait le Père !
Sa prière refuse que nous fuyions, où que ce soit.
Elle refuse que nous rejetions ceux qui nous rejettent.
Les valeurs du monde, les valeurs et les comportements des gens,
ne sont pas évangéliques, nous le savons.
Jésus aussi le sait : il en est mort !
Ce qu’il demande au Père, ce que nous aussi pouvons demander à Dieu,
c’est, au milieu de ce monde, de nous « garder du Malin ».
Car si la pente est savonnée côté sectaire, elle l’est aussi de l’autre côté :
nous courons tous, tous les jours, le risque de vivre comme tout le monde !
Nous vivons alors comme ceux qui ont crucifié Jésus.
La tentation n’est donc pas forcément sectaire.
Elle peut être conformiste !
Les deux pentes nous éloignent de l’Évangile de Jésus-Christ,
qui, lui, a refusé de fuir mais a aussi refusé de se soumettre.
Vivre au milieu des gens, c’est notre vocation, notre mission.
Mais comme chrétiens, bien sûr !
Si c’est pour vivre comme des païens, à quoi servirait-il de croire en Jésus ?
Ce qui nous distingue, pour Dieu et pour les gens,
c’est la Parole de Dieu, dit Jésus.
Elle nous met à part sans nous extraire…
Car c’est bien en vivant de cette Parole, c’est bien en suivant Jésus-Christ,
que nous pouvons témoigner de lui au cœur de notre monde, de notre milieu,
par nos propres paroles et par nos actes.
Car grâce à lui, nous sommes morts à la manière de vivre du monde,
et recréés vivants à la vie de Dieu.
Son Esprit nous y aide.
Profitons de ce temps de Pâques qui célèbre la résurrection de Jésus,
mais aussi la nôtre avec lui,
pour nous ouvrir à nouveau à sa Parole
et prier notre Dieu qu’il rende cette Parole vivante et agissante en nous.
Bonne semaine à vous.
pasteur David Mitrani