Méditation biblique du 28 mars

Bonjour à tous !

Aujourd’hui, Jeudi saint,
nous célébrons le dernier repas de Jésus avant son arrestation et sa mort.
Ce soir au temple de Saint-Dié, nous aurons un culte sans prédication,
simple méditation de textes de Saint Jean, et bien sûr la sainte cène.

Parmi ces textes bibliques, voici un extrait du chapitre 13 :

Jésus ôta ses vêtements et prit un linge dont il s’entoura.
Ensuite il versa de l’eau dans un bassin et se mit à laver les pieds des disciples
et à les essuyer avec le linge qu’il avait à la ceinture.
(Évangile selon Jean, ch. 13, v. 4-5)

Texte bien connu, alors que cet évangile ne raconte pas l’institution de la cène.
À la place il y a donc ce récit selon lequel Jésus a lavé les pieds de ses disciples,
geste bienvenu d’accueil dans un pays où l’on marche pieds nus en sandales,
mais aussi geste digne d’un esclave et non pas d’un maître !

Cette soumission de Jésus évoque bien sûr la croix,
abandon total à sa vocation tout comme à ce que les humains ont voulu faire de lui,
méprisant et détruisant son corps et sa personne.
Ne le représente-t-on pas ainsi, nu avec un linge autour de la taille,
dans les peintures et sur les crucifix ?

J’attire votre attention là-dessus :
Jésus n’est pas « un maître », ni une doctrine ni une idée ;
il n’est pas un maître de morale, même si par ce geste
il indique aux chrétiens comment être les uns avec les autres,
comment se soumettre les uns aux autres en mémoire de son amour pour eux.

Mais Jésus, comme nous tous, est aussi un corps.
N’est-ce pas cela qu’il nous donne

lorsque nous prenons la cène afin d’être en communion avec lui ?
Eh bien notre récit nous montre la rencontre entre des corps :
le corps de Jésus au service du corps de ses disciples ;
le corps de Jésus en contact avec le corps de ses disciples.

Les protestants réformés sont trop souvent de purs esprits !
Notre culte s’adresse à l’intelligence. Oui, c’est bien.
Mais ça ne suffit sans doute pas, le récit du lavement des pieds nous le rappelle bien !

Et tout dans notre existence nous rappelle aussi que nous sommes des corps.
C’est même en tant que tels que nous sommes tentés,
que nous succombons – ou pas – à la tentation !
Ainsi l’apôtre Paul parle de « la chair » pour désigner ce qui nous tire vers le bas…

Or Jésus, lui, s’approche de nos corps, de nos existences concrètes ;
il entre en contact avec nous non pas par l’intellect, la connaissance,
mais par son corps et les nôtres.
N’est-ce pas ce à quoi nous nous conformons en participant à son repas ?
Son corps et les nôtres se retrouvent
comme le pain nourrit nos corps et les fait vivre.

Le récit de Jean ne nous demande pas tant
de nous laver les pieds mutuellement
que de nous laisser toucher par Jésus et les uns par les autres.
La connotation n’est évidemment pas sexuelle !
Mais il s’agit bien de communion intime entre des personnes totales,
impliquées entièrement dans la relation.

C’est ce que Jésus nous offre, encore aujourd’hui, lui Vivant.
Laissons-nous toucher par lui, guérir par lui, nourrir par lui…
Et si oui, grâce à lui, faisons-le les uns pour les autres.
Formons corps… le sien !

Bonne montée vers Pâques !

pasteur David Mitrani