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Chers amis fidèles ou occasionnels,
Voici la dernière méditation hebdomadaire de cette année scolaire,
la dernière mienne en tant que pasteur de Vosges-Meurthe.
Continuerai-je ensuite ?
Et souhaiterez-vous les recevoir tant qu’un nouveau pasteur ne sera pas nommé ?
L’Esprit saint le dira…
En attendant, un des textes de ce jeudi
ouvre l’un des « sommaires » du livre des Actes des Apôtres,
qui nous montre une situation idyllique :
La multitude de ceux qui avaient cru n’était qu’un cœur et qu’une âme.
(Actes des Apôtres, chapitre 4, verset 32)
Suit la description d’un partage généralisé de tous les biens
afin qu’il n’y ait aucun pauvre dans l’Église.
Mais un peu plus loin,
on nous donne un exemple (preuve que tous ne faisaient pas)
et un contre-exemple (preuve encore plus claire).
Et puis, il suffit de nous regarder nous-mêmes !
« La multitude de ceux qui avaient cru » se retrouve divisée entre
catholiques romains (et pas romains),
orthodoxes grecs, russes et d’autres patriarcats,
protestants réformés et luthériens (quoique unis, mais pas dans leur tête),
baptistes de plusieurs fédérations, évangéliques de toutes sortes,
pentecôtistes de plusieurs dénominations,
anglicans, kimbanguistes, adventistes, etc.,
sans compter témoins, mormons et autres…
Mais plus proche de nous :
dans chacune de ces Églises et dans la nôtre, celle qui nous concerne :
ne sommes-nous vraiment « qu’un cœur et qu’une âme » ?
La réalité résiste à notre envie, à notre profession de paix et d’amour
(comme dans les Actes des Apôtres).
Car nous vivons toujours dans un monde marqué par le péché, la rupture avec Dieu,
et chacun de nous l’est aussi :
pécheur jusqu’à la mort, quoique déjà pardonné et justifié en Christ.
Si l’être nouveau a été implanté en nous par la mort et la résurrection de Jésus
dès lors que nous lui faisons confiance,
le vieil être en nous n’est pas encore mort.
Et celui-ci se manifeste toujours, comme depuis le Paléolithique,
par la soif de pouvoir, la soif de posséder, l’envie de ce qu’ont ou sont les autres,
sans considération pour la volonté de Dieu, sans respect pour les personnes
(ou alors seulement dans nos têtes, et encore…).
Le spectacle affligeant que nous montrent la campagne électorale,
les médias et les réseaux sociaux,
le déchaînement de haine entre les camps et même dans chaque camp,
tout ceci n’est que l’image caricaturale de ce que nous sommes et vivons entre nous,
y compris souvent dans l’Église.
Pourtant, l’Esprit de Dieu nous a été donné et nous est renouvelé autant que de besoin.
Il y aurait peu d’efforts à faire – d’autant que les efforts seraient siens !
Nous avons l’envie de fraternité,
nous avons compris que c’est là que se tient notre propre bonheur :
non dans la domination, mais dans le service ;
non dans l’affirmation de soi, mais dans le soutien des autres.
Ainsi ce que nous prêchons à chaque mariage
est vrai aussi dans nos relations entre nous dans l’Église
comme à l’égard de tous.
Chacun de nous en exaspère d’autres et est aussi exaspéré par d’autres !
Il ne faut pas rêver d’être des anges !
Mais il faut passer par-dessus ça, il faut libérer l’être nouveau en nous !
Comme l’écrivait l’apôtre Paul :
« dans l’humilité, estimez les autres supérieurs à vous-mêmes. »
(Épître aux Philippiens, ch. 2, v. 3b)
La recette est là, car dans l’Église
nous pouvons le vivre dans la réciprocité, les uns pour les autres.
Alors la concorde et la paix rendront un vrai témoignage
à celui qui a donné sa vie pour nous,
plutôt que notre péché et notre orgueil n’en soient un contre-témoignage.
« Soyez en paix les uns avec les autres », disait Jésus (Évangile selon Marc, ch. 9, v. 51).
Qu’il en soit ainsi !
Bonne continuation à chacun, dans cette paix plus qu’humaine.
« Le Seigneur vient ! »
pasteur David Mitrani