Chers frères et sœurs,
Le psaume du jour dans la liste La Bible en 6 ans de la Fédération protestante est le psaume 51,
qui se réfère à l’adultère de David avec Bethsabée,
et qui est la demande de pardon de David adressée à Dieu.
Je retiens en particulier ce matin le verset 9 :
Purifie-moi avec l’hysope, et je serai pur ;
Lave-moi, et je serai plus blanc que la neige.
L’hysope avait servi à l’aspersion du sang sur les portes lors de la Pâque : la sortie d’Égypte,
afin que la 10e plaie, la mort des premiers-nés, épargnât les Hébreux (Exode 12).
Elle servait ensuite pour la purification des pécheurs (Lévitique, Nombres).
C’est avec une branche d’hysope qu’on tendit à Jésus crucifié une éponge de vinaigre (Jean 19 / 29).
L’épître aux Hébreux reprend cette image en la liant à la cène et à la croix (Hébreux 9 / 19-22).
Pourquoi prendre ce verset aujourd’hui ?
Un brin de marjolaine servirait-il à guérir du coronavirus ?
Remplacerait-il les masques et les tests qui font si cruellement défaut ?
Servirait-il d’attestation de déplacement dérogatoire ?
Sûrement pas !
Qu’on ne se méprenne pas :
la religion ne remplace ni la médecine ni la sécurité…
Mais ni la médecine ni la sécurité ne remplace la nécessité du pardon, de la purification.
En ces temps de confinement,
mais plus encore de doute, de peur, de fake news, d’agressivité,
nous avons besoin d’être purifiés.
Purifiés de notre péché, certes :
mais la mort de Jésus a accompli ceci une fois pour toutes !
Pourtant ces doutes, peurs, etc., sont encore les fruits pourris de ce péché défunt,
et d’eux, de nos œuvres, de nos fautes, nous avons encore besoin d’être libérés,
et tout au long de nos jours.
Comme le dit le verset 19 :
Les sacrifices agréables à Dieu, c’est un esprit brisé :
Un cœur brisé et contrit, ô Dieu, tu ne le dédaignes pas.
Dieu n’est pas un sadique, cherchant à nous humilier, à nous faire plier.
Mais ce « cœur » dont parle le verset, c’est notre volonté récalcitrante,
c’est ce qui en nous produit tout ce qui nous fait du mal, à nous et aux autres.
Que ce cœur soit brisé, qu’il soit changé,
voilà qui ne peut qu’être notre prière :
que Dieu nous purifie de nos œuvres de mort !
Psychologiquement, le confinement peut nous porter vers un tel changement.
Mais ne rêvons pas :
notre cœur est mauvais, c’est notre bonté qui est exceptionnelle…
Le confinement peut, hélas, aggraver nos œuvres et nos pensées adultères
à l’égard des nôtres et à l’égard de Dieu.
Il peut nous recentrer sur nous-mêmes,
ce qui n’est pas une méditation positive,
mais l »essence-même de notre péché : nous au centre… !
Puissions-nous au contraire être décentrés de nous-mêmes,
puisse l’Esprit de Dieu nous tourner vers lui
et nous faire vivre la purification apportée par Jésus.
Alors, nous serons tournés vers les autres,
non pas pour nous faire plaisir à nous-mêmes (« qu’est-ce que je suis bon ! »),
non pas pour nous servir d’eux comme David s’est servi de Bethsabée,
mais vraiment pour eux.
Relisez tout le psaume : c’est bien ce mouvement qu’il opère.
Profitons donc de n’être pas au contact physique des autres
pour nous libérer d’un cœur qui ne pense qu’à utiliser l’autre.
Profitons d’être obligés d’être au contact des autres (pour ceux qui doivent sortir ou qui sont en famille)
pour leur manifester respect et non crainte.
Que le coronavirus ne passe pas par moi,
mais non plus le mépris, la haine, la rancœur, l’hostilité.
Les autres (famille, voisins, soignants, policiers, etc.)
n’en ont pas plus besoin que moi !!!
Que Dieu nous y aide. Qu’il nous purifie.
En Jésus.
Fraternellement,
pasteur David Mitrani
06.74.45.34.07