Méditation biblique du 23 février

autour de l'Évangile selon Matthieu 6 / 17-18a

Afin de visualiser les vidéos il est nécessaire d'accepter les cookies de type analytics

Bonjour, chers auditeurs et lecteurs,

 

Depuis hier, ceux qui le célèbrent sont entrés en Carême :
40 jours de jeûne avant de célébrer la Passion,
la mort et la résurrection de Jésus.

 

Nous autres, protestants réformés,
ne célébrons pas ce temps ni ne jeûnons en fonction d’un calendrier,
encore que des temps de prière puissent être accompagnés de jeûne volontaire.

 

Mais dans les évangiles, qu’en est-il du jeûne ?
J’ai seulement choisi un verset,
dans le texte qui était proposé pour la prédication en Alsace
là où un culte était célébré hier :

« Toi, quand tu jeûnes, parfume ta tête et lave ton visage,
afin de ne pas montrer aux humains que tu jeûnes… »
(Évangile selon Matthieu, ch. 6, v. 17-18a)

 

Vous entendez déjà qu’il n’est pas seulement question du jeûne,
mais de toute ostentation de piété.
Ne faut-il donc pas montrer que nous sommes chrétiens ?

 

Avant de répondre à cette question,
restons-en un temps au jeûne public et aux démonstrations de piété.
Pourquoi Jésus les dénonce-t-il ?
Dans l’évangile de Matthieu,
il s’oppose très fort aux Pharisiens et à leurs démonstrations publiques.

 

Ils étaient admirés par les petites gens
qui n’avaient pas les moyens de respecter les commandements
ni de prendre du temps hors de leur travail.
Ah ! ce qu’ils sont bien, ces vrais croyants : pas comme moi…

 

L’Évangile dénonce cette attitude des croyants démonstratifs.
Parce que ces démonstrations publiques attirent l’attention sur eux-mêmes,
pas sur Dieu, pas sur Jésus !
Si ce que les gens voient de moi leur fait penser à moi,
alors j’ai tout faux !
De même si cela les culpabilise…
Car, en réalité, je ne suis pas mieux que quiconque,
et ma piété ne regarde que Dieu et moi…

 

Que des chrétiens jeûnent, pourquoi pas ?
Que des chrétiens prient, c’est normal !
Que des chrétiens le fassent ensemble, c’est ça, l’Église !
Mais que des chrétiens se montrent lorsqu’ils jeûnent ou prient
pour qu’on les regarde, eux,
ça, c’est le diable !

 

Je ne dis pas qu’il ne faut pas montrer que nous sommes chrétiens.
Mais il y a d’autres moyens,
qui ne sont ni culpabilisants, ni exhibitionnistes,
et qui respectent la liberté des gens.

 

Un de nos cantiques nous fait chanter :

« Et le monde saura que nous sommes chrétiens
par l’amour dont nos actes sont empreints. »
(in Alléluia, n° 36-24)

 

Ceci, par contre, est incontournable.
Et lorsque cet amour pose question,
lorsque cette attitude si différente de ce que chacun vit ordinairement
demande des éclaircissements,
alors c’est notre mission d’expliquer comment Jésus a changé notre vie,
comment Dieu a partie liée avec notre vie.

 

Non pas enseigner ni se donner en exemple,
mais simplement témoigner de ce qu’avec Dieu, en Jésus,
nous pouvons être heureux et sommes promis à une plénitude

que nous pouvons dès maintenant entrevoir dans la vie quotidienne,
malgré tout ce qui abîme les gens, malgré le péché et la mort.

 

Dans la liturgie du culte chrétien,
le Carême nous amène vers la Passion de Jésus,
vers ce qui est le plus important pour nous :
c’est qu’il a donné sa vie pour nous, pour moi, pour vous !
De cela, oui, nous sommes témoins devant les gens, au cœur du monde
– que nous jeûnions ou pas ! –

 

Regardons donc à Jésus et non pas à nous-mêmes,
afin que d’autres suivent notre regard et puissent le rencontrer, lui,
chacun à sa propre manière.

 

Bonne semaine, en Jésus.

pasteur David Mitrani

 

 

Contact