Méditation biblique du 21 mars

autour de l'Évangile selon Jean 12 / 19

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Chers auditeurs ou lecteurs,

 

Dans le récit des Rameaux,
grande manifestation populaire derrière Jésus lorsqu’il arrivait à Jérusalem,
ses adversaires se lamentaient.
Écoutons-les :

Les Pharisiens se dirent donc à eux-mêmes :
« Vous voyez que vous ne gagnez rien ; voici que le monde s’en va derrière lui. »
(Évangile selon Jean, ch. 12, v. 19)

 

Sur quoi des Grecs arrivent pour le voir, comme pour confirmer cette remarque…
Non plus seulement quelques disciples galiléens, mais déjà beaucoup de Juifs
et désormais aussi des gens d’autres peuples, d’autres nations…

 

Grâce à quoi vous et moi sommes là,
nous qui aussi avons suivi Jésus ou sommes appelés à le suivre !
Nous ne sommes pas Galiléens, la plupart d’entre nous ne sont pas Juifs.
Les Juifs nous auraient appelés Grecs, les Grecs nous auraient appelés Barbares.
Nous sommes « autres ».

 

Le sommes-nous encore ?
À certaines périodes, le mouvement semble s’arrêter.
Nous sommes derrière Jésus – en tous cas nous le croyons… –
Mais le verbe « s’en aller » a disparu, et l’idée que « le monde » suit a aussi disparu.

 

Nous ne sommes plus « des autres »,
« le monde » ne nous intéresse pas ou alors il nous fait peur.
Nous avons « notre Jésus »,
nous pensons lui avoir mis la main dessus, et nous ne le partageons plus !

 

En fait, dans le récit, nous avons pris la place des Pharisiens,
pas celle des gens qui suivaient Jésus.
Suivre un maître, aller « derrière lui », c’est être son disciple,
c’est se mettre à son écoute pour changer de vie.

 

Untel dira : « Mais je l’ai fait, j’ai changé de vie à tel moment… »
Certes. Mais Jésus a continué sa route : l’as-tu suivi ?
Tu as changé à tel moment, mais plus depuis ?
Tu es resté figé à ce jour-là, alors que tout a changé autour de toi et en toi ?

 

Nous sommes souvent des chrétiens d’album photo !
Nous regardons notre foi d’hier, voire d’avant-hier !
La photo nous fait plaisir, elle nous rappelle des souvenirs.
Oui, mais c’était hier.
Lorsque nous nous regardons dans la glace,
nous voyons autre chose que sur les vieilles photos.
Nous voyons quelqu’un d’autre.

 

La question est bien celle-ci :
suivons-nous toujours Jésus qui, lui, a avancé ?
Regardons-nous « les autres », « le monde », ou bien en faisons-nous partie ?
Aujourd’hui l’Évangile est allé au bout du monde,
il y a des chrétiens partout, bien installés ou persécutés.

 

Mais l’Évangile est-il allé au bout… de moi ?
Il ne sert à rien d’acclamer Jésus de loin,
même avec des « branches de palmiers » comme le raconte l’évangéliste Jean,
même avec des jolies prières et des grandes déclarations.

 

Ce que Jésus attend et espère, aujourd’hui comme hier,
c’est que le monde, tout le monde, et moi, moi tout entier,
le suivent jusqu’à sa croix.
Car il a donné sa vie pour tous, pour « les autres » et pour moi.
Les autres en profitent-ils ? Oui, mais… et moi ?

 

Il nous a donné la vie, c’est pour que nous la vivions,
que nous soyons toujours « autres » que ce que la nature et l’histoire ont fait de nous,
« autres » que ce que les gens voient,
« autres » que ce qu’ils attendent ou n’attendent plus de nous…

 

Alors l’Église chrétienne sera vraiment « le monde » derrière Jésus,
le monde nouveau formé des « créatures nouvelles »
parmi lesquelles il n’y a plus de différences :

Il n’y a ni juif ni grec,
il n’y a ni esclave ni libre,
il n’y a ni mâle ni femelle,
car vous tous, vous êtes un en Christ Jésus.
(Épître aux Galates, ch. 3, v. 28)

 

Suivons donc Jésus tel qu’il est,
nous tous tels que nous sommes et tels qu’il nous change !
Bonne marche !

 

pasteur David Mitrani

 

 

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