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Bonjour !
À Noël on parle de paix, on prie Dieu qu’elle arrive enfin,
on renouvelle son propre engagement, volontaire ou velléitaire,
d’y être pour quelque chose,
et on proteste contre les fauteurs de guerre et tous les prétendus méchants…
Voici, sous la plume de Saint Paul, un autre écho relatif à la paix :
Que le Dieu de paix vous sanctifie lui-même tout entiers ;
que tout votre être, l’esprit, l’âme et le corps,
soit conservé irréprochable à l’avènement de notre Seigneur Jésus-Christ !
Il est fidèle celui qui vous a appelés, et c’est lui qui le fera.
(Première épître aux Thessaloniciens, chapitre 5, versets 23-24)
Le recentrage est ici bien clair :
au lieu de regarder la paille dans les yeux des autres,
enlève plutôt la poutre qui est dans ton œil !
(Évangile selon Matthieu, ch. 7, v. 3 à 5)
La prière pour la paix est donc, d’abord, une prière pour les chrétiens,
c’est-à-dire pour soi et ses frères et sœurs.
Car c’est moi – et vous aussi – c’est moi qui ai besoin d’être pacifié.
Certes nous demeurons pécheurs jusqu’à notre mort,
même si nous avons été justifiés en Christ par sa mort sur la croix.
Mais entre ce premier avènement lors de mon baptême ou de ma conversion,
actualisation pour moi de la croix du Christ,
et son prochain et dernier avènement,
il n’y aurait rien ?
Or Dieu a ce projet fou : non seulement de nous avoir adoptés,
définitivement adoptés, ce que notre foi nous atteste,
mais il compte bien aussi nous voir grandir.
Or il sait – comme nous – que cela ne se fait pas d’un seul coup !
Ceux qui croient ça s’effondrent lorsque leur pauvre réalité leur saute au visage !
Alors, nous dit Paul, Dieu a bien comme projet que tout entiers nous soyons siens,
c’est-à-dire libres et adultes dans notre relation avec lui
et les uns avec les autres.
Mais la première phrase de notre petit extrait d’une lettre
pourrait nous écraser de culpabilité : “irréprochables” aux yeux de Dieu ?
Jamais nous ne le serons…
Oui, si ça devait être notre fait.
Mais n’oublions jamais que celui qui nous juge,
c’est notre avocat commis d’office,
Jésus-Christ ressuscité, vraiment Dieu et vraiment humain.
Oui : le procès est truqué !
Notre Seigneur va s’arranger pour nous conformer lui-même
à ce qu’il nous demande.
“Il est fidèle, celui qui vous a appelés.”
“Fidèle”…
Quand il s’agit de quelqu’un d’autre, on traduit ce mot par “croyant” ;
ça a aussi rapport avec la confiance.
Fidèle à l’appel qu’il nous a adressé,
il ne se contente pas de nous laisser tels que nous sommes,
avec notre péché et nos doutes,
avec notre envie d’écarter ceux qui nous gênent ou ne nous servent pas.
Il veut que nous changions.
Et donc il vient nous changer !
La culpabilité peut alors céder la place à l’espérance, à la prière, à la joie.
Prier pour la paix devient autre chose,
non plus l’appel à un Dieu manipulateur quand ça nous arrange.
Prier pour la paix, c’est prier que je devienne artisan de paix.
Et seul un autre artisan de paix peut le réaliser en me donnant cette paix :
le Prince de paix prophétisé par Ésaïe (ch. 9, v. 5),
celui dont nous fêtons la venue à Noël.
Ainsi, petit bout par petit bout,
je dois laisser s’en aller vers Jésus mon esprit, mon âme, mon corps,
non vers la mort mais vers la vie,
pour en profiter et en faire profiter mes frères et mes sœurs
chaque jour que Dieu me donne.
Et ce sera une grande joie pour tout le monde !
(cf. Évangile selon Luc, ch. 2, v. 10)
pasteur David Mitrani