Méditation biblique du 18 avril

autour de l'Évangile selon Matthieu 26 / 34

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Bonjour !

 

Pâques n’efface pas la Passion.
En d’autres termes, la résurrection de Jésus suppose sa mort véritable.
Aussi est-ce un verset du récit de la Passion de Jésus
que je vous propose aujourd’hui :

« Amen, je te dis que cette nuit-même,
avant que le coq chante, trois fois tu me renieras . »
(Évangile selon Matthieu, chapitre 26, verset 34)

 

Le texte nous raconte bien comment, malgré ses déclarations offusquées,
Pierre va effectivement renier Jésus
pendant que celui-ci sera jugé avant d’être condamné et exécuté.

 

Mais c’est pour nous aujourd’hui que ce texte m’interpelle.
D’abord c’est une affirmation lourde,
avec ce « amen » hébreu dans un texte grec,
qui atteste la solidité de ce que va dire Jésus.
Et puis, il est question de nuit. Suis-je donc dans la nuit ?

 

Moi, j’ai l’impression de marcher en plein jour, ou dans la pénombre,
mais pas dans la nuit.
Je suis bien marié, mon travail me plaît,
ma santé est suffisante et mes finances aussi,
mon pays est en paix…

 

Certes il m’arrive parfois de ne pas être bien, pas en forme
pour une raison ou une autre…
Mais, bon, oui, il fait plutôt jour dans mon existence !

 

Pourtant, Jésus me dit : « cette nuit-même » …
Il attire donc mon attention non pas sur ce qui va bien pour moi,
mais sur ce qui ne va pas bien,
sur les obscurités qui sont tapies là, prêtes à prendre le dessus.
N’en avez-vous pas aussi quelques-unes qui vous sont propres
et d’autres qui nous sont communes ?

 

Je peux bien vouloir me les cacher, faire comme si,
mais Jésus n’est pas dupe !

Car il sait de quoi nous sommes formés,
Il se souvient que nous sommes poussière.
(Psaume 103, verset 14)

Ainsi chantait David.

 

Jésus me prévient,
il oriente mon regard vers ce que je ne veux pas voir,
vers ce que je ne sais peut-être pas voir :
la nuit dans laquelle je me trouve pour une part de mon existence.

 

Et à ce propos, pour cette nuit-là, il annonce mon reniement.
Il ne me sert à rien de protester : lui, il sait.
Il sait ce qui me constitue. Il sait ce qui, en moi, ne lui appartient pas.

 

Ma nuit et mon reniement vont de pair :
mon reniement de Jésus est la caractéristique-même
de ce qui est à la fois ma nuit et celle de Jésus,
puisqu’alors je rends sa croix inévitable :
c’est à cause de ma nuit qu’il a donné sa vie !

 

Mon reniement est le moment
où Jésus et moi nous nous rencontrons dans la nuit, « cette nuit-même »…
Comme sur la route d’Emmaüs,
lorsqu’il cheminait incognito
avec les deux disciples qui pleuraient sa mort. et ne le reconnaissaient pas.
Pourtant ils aspiraient à une présence…
Ils lui disaient :

« Reste avec nous, car le soir approche,
le jour est déjà sur son déclin. »
(Évangile selon Luc, chapitre 24, verset 29)

 

Mais dans l’annonce du reniement de Pierre,
il y a aussi celle du chant du coq. C’est-à-dire de la venue du jour !
Car Jésus ne nous laisse pas dans la nuit.
Il se fait reconnaître (ibid., verset 31).
Comme le chantait encore David en un verset chanté aussi à Taizé :

La ténèbre n’est point ténèbre devant toi.
La nuit comme le jour est lumière.
(Psaume 139, verset 12)

 

Cette annonce du reniement, de mon reniement, de ma nuit,
est donc aussi annonce du jour qui vient, annonce de la résurrection.
Et comme la nuit est à la fois la mienne et celle de Jésus,
de même la résurrection est à la fois celle de Jésus et la mienne aussi,

venue du Jour éternel qui ne connaîtra plus ni nuit, ni reniement, ni mort.

 

Il est donc toujours temps que nous nous souhaitions de joyeuses Pâques,
car au bout de nos nuits le jour est là, la vie est là,
avec Jésus vivant qui nous prend par la main.

 

En lui, bonne journée et bonne semaine à vous !

 

pasteur David Mitrani

 

 

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