Méditation biblique du 15 septembre

Chers amis et paroissiens,

La liste habituelle de lectures quotidiennes
nous propose en ce moment le Deuxième livre des Rois.
Dans ce récit,
pendant les travaux de rénovation du Temple de Jérusalem,
un livre a été découvert qu’on apporte au roi Josias :

Lorsque le roi entendit les paroles du livre de la Loi,
il déchira ses vêtements.
(2 Rois 22 / 11)

« Déchirer ses vêtements », signe de deuil, de repentance.
Qu’est-ce qui, dans la Bible,
peut susciter en nous un tel effondrement ?
Sans doute n’était-elle plus connue alors,
puisque Josias a été touché par des textes qu’il ne connaissait pas…

(Je ne parle pas d’Histoire, mais du récit biblique.)

Nous, nous connaissons la Bible,
plus ou moins selon qui nous sommes.
Les plus pratiquants la lisent
et l’entendent quand elle est lue au culte,
y réfléchissent lors des études bibliques, etc.

Serait-elle alors trop connue ?
Qu’est-ce qui fait que nous ne nous effondrons pas
en entendant ou relisant la Bible ?

Pourtant, nous y entendons une parole de Dieu, celle de la Loi,
qui explique toutes les raisons que Dieu aurait
de se débarrasser de nous,
tous les commandements que nous transgressons sans cesse
« tous les jours et de plusieurs manières »…

Cette parole n’est pas caduque !
Elle est le miroir que Dieu nous tend
afin que nous contemplions qui nous sommes en vérité,
et non pas l’idée plus avantageuse que nous avons de nous-mêmes.

Vous me direz qu’il suffit de regarder la télé ou son smartphone
ou d’ouvrir le journal
pour comprendre en quoi l’humanité est malheureuse ;
ses malheurs ne viennent que d’elle-même !
Mais cette constatation reste extérieure :
elle ne me parle pas de moi…

Or, lorsque j’écoute la Bible,
c’est bien moi qui suis concerné
– et pas Josias qui vivait il y a 2 600 ans et des poussières… –
et pas non plus « l’humanité » en général.
L’Homme est pécheur, oui.

Mais l’Homme avec une majuscule n’existe pas,
c’est une création de l’esprit humain.
Ce qui existe, ce sont des hommes et des femmes,
des personnes bien concrètes,
heureuses ou malheureuses,
qui sont des créatures de Dieu.

Si je prenais ou reprenais l’habitude
de ne plus chercher de l’Histoire en lisant les textes bibliques,
mais une parole que Dieu m’adresse aujourd’hui,
à moi en particulier et en fonction de ce que je vis,
peut-être alors pleurerais-je à nouveau…

Ce qui me permettrait
d’entendre enfin une parole de pardon
plutôt que mes propres justifications
qui ne valent rien même à mes oreilles…
Dieu ne veut pas d’excuses,
de raisons qui font que ceci ou cela…,
mais une vraie repentance,
la confession que nous avons besoin d’être pardonnés,
puisque nous sommes inexcusables !

Certes nous ne sommes pas Josias,
nous ne portons pas le poids du péché de tout un peuple
– comme certains discours tentent de nous le faire croire –.
Mais la Bible n’est pas que pour les rois !

Elle est aussi pour toi, pour moi,
pour tous ceux qui veulent bien se laisser interpeller par elle,
par le Dieu qui se sert d’elle pour nous ouvrir tout grands ses bras
et nous donner son amour paternel.

Et si certaines gens, de ceux qui se croient grands,
l’entendent aussi et « déchirent leur vêtement »,
alors grâces soient rendues à Dieu !
Mais que je commence donc par moi…

Fraternelles salutations, en Christ.
pasteur David Mitrani