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Évangile selon Matthieu 28 / 16-20 (2)
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texte : Évangile selon Matthieu 28 / 16-20
première lecture : Proverbes 8 / 1-6
chants : 36-30 (Alléluia) et 335 (J’aime l’Éternel)
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« Les onze disciples » ont fait ce que Jésus avait demandé, ils sont venus le rencontrer, comme vous aujourd’hui, et comme les plus jeunes d’entre vous depuis hier ! Vous n’êtes pas venus comme ça, comme si par miracle vous aviez tous eu envie en même temps de passer par Plainfaing, de passer devant la confiserie pour la plupart, et de vous arrêter ici… Mais vous avez répondu à une invitation, et ceux qui vous l’ont adressée ont pensé l’avoir fait de la part de Jésus. Nous l’avons ensemble prié et adoré, ne serait-ce qu’en lui consacrant ce week-end. Peut-être y en a-t-il parmi nous dont la foi n’est quand même pas très assurée, ou qui ont de la peine à croire tout ce qu’on raconte sur Dieu, sur Jésus, etc. Dans le texte de Matthieu qui vient d’être lu, vous avez peut-être remarqué que, pour Jésus, ça n’a pas d’importance, il n’en tient pas compte, il ne dit à personne que sa place n’est pas là. Simplement il leur donne une mission à accomplir, et il les rassure en leur faisant comprendre qu’il sera toujours avec eux.
Ce qui s’est passé au début de cette mission, je sais que les enfants en ont entendu parler ce week-end. Et aujourd’hui, il y a des gens qui accomplissent toujours cette mission, la même, en partant de chez eux pour aller ailleurs. Car Jésus les a appelés « sur la montagne », « en Galilée ». Comme la Sagesse, dans le premier texte – rappelez-vous – s’était postée « au sommet des hauteurs » et « à la croisée des chemins ». Car le nom de la Galilée désigne aussi un carrefour. Que faites-vous quand vous êtes au sommet d’une montagne ? Sûrement que vous vous arrêtez un moment, vous reprenez votre souffle, vous regardez le paysage. Et ensuite ? Eh bien vous redescendez ! Il n’y a que ça à faire ! Et que faites-vous lorsque vous êtes à un carrefour ? Est-ce que vous vous arrêtez, sinon pour réfléchir à ce qu’il faut faire ? Bien sûr que non, ça ne sert à rien : il faut prendre une route. Eh bien, si Jésus a réuni ses disciples, à l’époque, au sommet d’une montagne dans un pays qui s’appelle « le carrefour », c’est pour que ses amis ne restent pas là, mais qu’ils n’aient pas d’autre solution que de redescendre là où sont les autres gens et de choisir par quelle route ils allaient le faire.
Pour nous aujourd’hui, c’est pareil. Vous n’allez pas rester au Chorin, n’est-ce pas ? Vous n’allez pas non plus rester au culte ! Jésus ne nous réunit pas pour que nous restions sans rien faire d’autre que de le regarder et de l’écouter, mais pour que nous repartions avec deux choses : la mission qu’il nous donne, et la certitude qu’il nous accompagne. Et la mission, c’est de parler de lui aux gens, et de vivre soi-même comme il nous l’a dit, en sachant qu’il est là à nous aider, à nous donner son amour et sa force. C’est ça, être chrétien : faire la mission de Jésus-Christ, vivre la vie de Jésus-Christ. Non pas à l’écart, sur les montagnes, chacun dans son coin, sans que ça se voie, sans que ça se sache… Mais vivre comme un homme ou une femme libre, avec les gens, au milieu d’eux, en leur témoignant avec nos mots et nos gestes à nous que Dieu les aime, qu’il leur offre pardon et plénitude de vie.
Bon, après, la question, c’est : comment… Abraham avait dit à Dieu : « Naîtrait-il un fils à un homme de 100 ans ? » (Gen. 17 / 17) Moïse avait dit à Dieu : « Je ne suis pas un homme qui ait la parole facile, […] j’ai la bouche et la langue pesantes. » (Ex. 4 / 10) Jérémie avait dit à Dieu : « Je ne sais pas parler, car je suis un jeune garçon. » (Jér. 1 / 6) Et sur la montagne de Galilée, « quelques-uns eurent des doutes… » Rien de tout ceci n’a empêché qui que ce soit, ni Abraham ni Moïse ni Jérémie ni les apôtres, d’accomplir la mission qui leur avait été réservée. Alors, « et pour moi, c’est quoi, ma mission ? » Voilà la question à se poser. Pas de savoir quel âge on a, ni si on est assez grand ou assez petit, pas de savoir si on sait parler ou pas, pas de savoir si on est assez gentil ou dévoué, pas même de savoir si on est assez croyant ! Si on est venu rencontrer Jésus et qu’on l’a entendu nous dire des choses, que ce soit à travers des activités, des textes bibliques, d’autres personnes, le culte, ou de n’importe quelle autre manière, alors la seule question, c’est de savoir par quelle route je vais redescendre de la montagne. Moi, comme je suis, qu’est-ce que Jésus veut que je fasse maintenant ? Pas demain ou dans 10 ans. « Aujourd’hui, si vous entendez sa voix », comme chantait un psaume de la Bible (Ps. 95 / 7).
Et puis, pourquoi faudrait-il que nous prenions tous la même route pour aller au même endroit ? Ou pourquoi faudrait-il que nous nous cachions par peur du jugement de Dieu sur nous ? Il nous aime, vous dis-je, il nous accompagne sur la route que nous prenons. C’est à chacun de savoir où il va aller, ou bien ce qu’il va faire, pour accomplir sa mission. A priori aucun d’entre nous n’est James Bond ni un des Avengers de Marvel ! Ce n’est pas ça qui nous est demandé, ni à vous les grands, ni à vous les petits, ni à moi heureusement… Vous allez reprendre la route, pour rentrer chez vous. Mais vous allez aussi prendre une certaine route dans votre vie pour marcher avec Jésus. Peut-être celle où vous marchez déjà. Peut-être une nouvelle. Il n’y a que Jésus et vous qui le savez. Enfin… lui le sait, pas forcément vous. Mais vous le saurez le moment voulu. Il ne faudra pas le manquer… mais Dieu ne vous laissera pas tomber ! Et si vous vous trompez de chemin, il vous rattrapera au vol, et vous remettra au bon endroit… ou bien sur un autre chemin : lui, il sait. Alors, vous, comme moi, nous accomplirons la mission qu’il nous donnera ce jour-là, et peut-être une autre un autre jour. Dieu ne nous enferme pas, pas même dans une mission ni dans une certaine manière d’être, et surtout pas dans notre propre histoire : il nous met en marche. Avec les yeux ouverts ou bien fermés, nous marcherons donc ! Amen.
Le Chorin (Plainfaing) – David Mitrani – 17 octobre 2021