Chers amis,
vous ne pouvez imaginer que, donnant la parole à un pasteur protestant,
il pourrait ne pas citer la Bible !
Mais quel rapport entre celle-ci et l’imaginaire, me direz-vous ?
C’est une question de conjugaison.
La langue hébraïque ne connaît pas le passé, le présent, ni le futur.
Par contre, elle affirme, elle raconte, elle imagine.
Et c’est très déroutant pour nous.
Oui, elle imagine.
La Bible nous emmène aussi sur les territoires de l’imaginaire.
À moins qu’on doive dire : du spéculaire ?
Car l’image qu’elle nous montre, c’est notre portrait.
Sous couvert d’imaginaire, la Bible nous tend un miroir.
D’aucuns la trouvent violente et immorale ;
oui, c’est ce qu’ils voient dans le miroir !
Ainsi souvent l’imaginaire, prenant forme de mythe ou d’histoire,
nous accuse.
Mais il prend parfois forme géographique,
et là, il imagine pour nous autre chose.
Mais n’oublions pas ceci, car c’est notre foi :
dans la Bible, c’est Dieu qui parle.
Ce que Dieu imagine pour nous, il nous le donne.
L’imaginaire biblique se fait donc promesse
et certitude.
– Car Dieu dit : « la lumière est », et la lumière est… (Genèse 1 / 3) –
Il en sera ainsi – nous dit le prophète Michée, au chapitre 4ème de son livre :
Dans la suite des jours, la montagne du Seigneur sera établie à la tête des montagnes,
et elle, elle sera plus élevée que les collines.
Et des peuples afflueront sur elle.
Et des nations nombreuses iront et diront :
« Allez et montons vers la montagne du Seigneur et vers la maison du dieu de Jacob,
et il nous montrera de ses chemins
et nous irons dans ses sentiers. »
Car de Sion sortira l’enseignement
et de Jérusalem la parole du Seigneur.
Il jugera entre des peuples nombreux
et il en remontrera à des nations puissantes jusque loin.
Et ils battront leurs épées pour des socs et leurs lances pour des serpes.
Ils ne lèveront pas l’épée nation contre nation
et ils n’apprendront plus la guerre.
Ils habiteront chacun sous sa vigne et sous son figuier, et pas de perturbateur !
Car la bouche du Seigneur de l’univers a parlé.
Car tous les peuples iront chacun au nom de son dieu,
et nous, nous irons au nom du Seigneur notre dieu pour toujours et éternellement.
Cet imaginaire est très connu et répandu,
on le trouve d’ailleurs aussi dans le prophète Ésaïe,
et on en a fait des chants, juifs, chrétiens et humanistes…
Vous dirai-je que, pour nous chrétiens,
la montagne du Seigneur, et l’enseignement qui sort de Jérusalem,
c’est Jésus-Christ lui-même ?
Vous le savez bien, et je ne veux pas – aujourd’hui – vous évangéliser !
Mais vous rendre sensibles à la promesse de paix,
puisqu’elle nous réunit – non seulement la paix, mais la promesse…
Mon Dieu vous promet,
il nous promet à tous,
que nous nous « ficherons » la paix,
mais plus encore,
que chacun sera respecté dans ce qu’il est, dans ce qu’il croit,
sans qu’il soit plus besoin d’enseigner la guerre,
d’enseigner à se défendre,
d’enseigner la peur, à nos enfants.
Le texte du prophète, je vous l’ai lu au futur
– il faut bien parler français –
mais la promesse est pour vous et pour vos enfants, (Actes 2 / 39)
elle est pour aujourd’hui.
Dieu tient ses promesses,
il n’est pas homme pour être menteur ! (Nombres 23 / 19)
Sa vérité prend forme géographique
– avait-il imaginé le FIG ? –
Il nous offre un territoire
à recevoir, à habiter, à cultiver,
et pourquoi pas à cartographier, afin que chacun ait son chez soi.
Ce territoire s’appelle « ville de la paix ».
Ferez-vous, ferons-nous
de Saint-Dié et de la Déodatie
une cité de paix, une terre de paix,
pour recevoir ensemble la promesse de mon Dieu,
son accomplissement pour aujourd’hui ?
Il l’a promis, il le fera.
C’est à nous qu’il tend le miroir biblique
pour que nous y contemplions notre beau pays,
nos beaux voisins, nos beaux amis,
chacun tel qu’il est pour enrichir le tableau.
Alors, la paix, demain ou aujourd’hui ?
pasteur David Mitrani, Saint-Dié (FIG) le 3 octobre 2015