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Les briques
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Ce matin, nous avons déjà offert au Seigneur nos louanges, nos prières, nos requêtes, c’est bien. Nous lui avons dit que nous l’aimons, et c’est vrai, c’est bien.
Mais nous avons oublié quelque chose et Seigneur, en plus de tout ça, nous aurions du t‘apporter, et peut-être que quelques uns se joindront à moi en pensée, nous aurions du t’apporter ce qu’on oublie toujours de t’offrir… une brique ! Malheureusement, je ne l’ai pas faite de mes mains parce que je ne veux pas faire des saletés dans la maison. Mais je peux te dire que spirituellement, je l’ai faite, mieux, je l’ai fabriquée avec soin, j’y ai mis tout mon cœur. Comme le demande le prophète Nahum à la ville de Ninive au verset 14 du chapitre 3, « j’ai mis en état mon four pour fabriquer des briques. »
Dans le livre de la Genèse au chapitre 11, les versets 2 à 4.
Je faisais tout de suite, avec Nahoum, référence à la ville de Ninive. Et la première mention d’une ville dans les Écritures apparaît en Genèse 4, après que Caïn eut été chassé de la face de l’Éternel. Ici, dans ce que nous venons de lire, nous sommes quelques siècles plus tard et la race humaine tout entière, qui ne veut plus écouter la voix de Dieu, cherche à cacher son péché dans l’anonymat et la confusion d’une ville. En plus, la race humaine veut édifier, par ses propres efforts, une tour dont le sommet touche le ciel, défiant ainsi l’Éternel.
Pour ce qui est des matériaux utilisés, il nous est précisé que les hommes décidèrent de fabriquer des briques : « Allons, faisons des briques et cuisons les au feu » Et plus loin : « Et la brique leur servit de pierre, et le bitume leur servit de ciment. »
En fait, la fabrication de briques, en lieu et place de la pierre existante, révélait déjà la désobéissance spirituelle de l’humanité. En effet, la place particulière des briques et des pierres, dans la Bible, nous enseigne une vérité particulière précise.
Les matériaux utilisés pour la fabrication de ces briques sont d’ailleurs significatifs. En premier lieu, il fallait utiliser de l’argile qui devenait le lien de l’ouvrage lorsqu’elle était mélangée avec de l’eau. Nous savons que l’argile ou la terre, dans la Bible, sont toujours synonymes de la nature humaine dont nous sommes issus. Un autre élément utilisé était la paille, qui devait être mélangée à la boue formée d’argile et d’eau. Les esclaves piétinaient cette mixture durant des heures afin de mélanger correctement tous les éléments et de pouvoir ensuite la répartir dans des moules.
La paille, issue de la culture de la terre, est ici le symbole des œuvres humaines. Et ça nous ramène à Caïn, en Genèse 4, qui chercha à plaire à Dieu en lui offrant les fruits de son travail au lieu de croire qu’il serait accepté en vertu du sacrifice d’un animal innocent. Il obéissait en réalité, comme nous le faisons souvent, au système religieux dans lequel Satan veut nous emprisonner.
Nous devons nous souvenir que Jésus-Christ est la fin de la religiosité dans laquelle l’ennemi nous enferme. Dieu veut avec ses enfants une relation directe et sincère, pas de simagrées, même inconscientes, pas de détours. La base de l’œuvre accomplie à la Croix, c’est l’Amour, l’Amour de Dieu qui donne son Fils unique en rançon. Et cet amour consiste non pas en ce que nous avons aimé Dieu, mais en ce qu’Il nous a aimés le premier. (Jean 4)
Exode 1, les versets 10 à 14.
Très souvent, dans les écritures, Pharaon représente le diable et l’Égypte le monde. Aussi, les Hébreux étaient inféodés au prince de la puissance de l’air et prisonniers du monde. Les descendants d’Abraham en étaient réduits à fabriquer des briques et à s’épuiser aux travaux des champs. Leur situation d’esclave et le besoin continu de briques faisaient d’eux un peuple asservi qui ne trouvait jamais le repos. Il y avait toujours des briques à fabriquer et les cadences étaient toujours plus soutenues.
Leur travail était d’autant plus pénible que la journée avançait. L’eau s ‘évaporait, les éléments se solidifiaient et la boue s’attachait de plus en plus à leurs chevilles. En d’autres termes, plus ils étaient fatigués, plus la charge qu’ils devaient soulever avec leurs jambes était lourde.
De la même manière, lorsque nous sommes enfermés dans un système religieux, il en résulte une servitude et une fatigue spirituelle qui ne cessent de s’accroître. Nous avons beau consacrer ce que nous sommes – l’argile – et produire des œuvres agréables à regarder – les fruits de la terre – nous n’arrivons jamais à atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés et nous n’entrons jamais dans le repos spirituel auquel nus aspirons.
Exode 5:7 « Vous ne donnerez plus comme auparavant de la paille au peuple pour faire des briques; qu’ils aillent eux-mêmes se ramasser de la paille »
Afin de nous épuiser, le diable fera en sorte que les fruits de nos mains soient toujours plus pénibles à récolter.
On voit ce principe là dans l’attitude de Pharaon, qui impose une corvée supplémentaire en demandant aux Hébreux d’aller ramasser eux-mêmes la paille. Il en est de même pour nous lorsque nous obéissons à des principes contraires à ceux du Royaume de Dieu. Le Saint-Esprit ne peut pas nous approuver ni nous aider dans ce que nous accomplissons. Aussi, les fruits que nous récoltions peut-être facilement au départ deviennent de plus en plus difficiles à produire. Il en résulte un ralentissement dans l’édification de notre système religieux, ou de notre Babel, car les briques sont toujours plus pénibles à fabriquer.
Lorsque Moïse demande à Pharaon une pose pour aller célébrer un sacrifice à l’Eternel, Pharaon traite les Hébreux de fainéants en les accusant de vouloir échapper à leurs corvées, alors qu’ils travaillaient, nous dit la Bible, jusqu’à épuisement. Ca, c’est la pensée du diable qui ne cesse de susurrer à nos oreilles qu’il est trop facile de plaire à Dieu en exaltant le sacrifice de Christ et qu’on ferait bien d’œuvrer davantage.
Voyez vous, si nous suivons ces conseils, eh bien nous arriverons à un dépérissement spirituel qui nous fera croire que Jésus est un mauvais maître, alors que nous nous sommes placés sous le joug de l’ennemi.
La seule façon d’échapper à ces fardeaux pesants est d’entrer dans la délivrance de l’Eternel, comme ce fut le cas pour le peuple élu au temps de Moïse. Le peuple d’Abraham, les Hébreux, a toujours été encouragé, comme nous d’ailleurs, à s’appuyer sur les promesse de l’Eternel. Et comme nous ne nous voilons pas la face, le peuple a oublié les promesses pour se consacrer à l’idolâtrie. Oh, nous ne faisons pas de sacrifices mais il serait illusoire de croire que nous sommes différents.
Esaïe 65 les versets 2 et 3.
Celui qui oublie les promesses de l’Eternel va entrer dans l’idolâtrie et avoir des briques pour pierres. C’est pour cela que Dieu demanda à Ezéchiel d’utiliser une brique pour décrire l’état spirituel de Jérusalem au moment de la déportation de Babylone :
« Et toi, Fils de l’homme, prends une brique, place là devant toi et tu y traceras une ville, Jérusalem » (Ez 4:1)
Par cette brique sur laquelle Jérusalem était représentée, Dieu montrait que les habitants de la ville sainte ne s’appuyaient plus sur Lui.
Aujourd’hui encore, trop de chrétiens préfèrent l’épuisement et la vanité des œuvres de la chair à l’anéantissement de leurs propres opinions et des systèmes religieux qu’ils se sont forgés.
Lorsque les Hébreux fabriquaient des briques, ils ne pouvaient même pas les utiliser pour eux-mêmes car elles devaient servir à la construction de villes pour Pharaon. Le nom de ces villes est d’ailleurs révélateur. Pithom signifie cité de justice et Ramsès enfant de Râ, qui était un dieu solaire et qui fait penser au diable dont il est dit qu’il se déguise en ange de lumière. Quant à la cité de justice, c’est celle que cherche Satan en se faisant adorer sur la terre entière, c’est un système basé sur les œuvres.
Satan se réjouit lorsque les chrétiens détournent leurs regards de l’œuvre de Christ accomplie au Calvaire et ne pensent qu’aux œuvres qu’ils croient devoir accomplir pour le Seigneur.
Pour en revenir aux briques, le mot brique labenah, en hébreu, vient du verbe laban, ça vous dit quelque chose ? Qui peut être traduit par faire des briques mais aussi par blanchir, purifier, être purifié moralement.
Cette double signification s’explique par le processus de fabrication, qui consistait à faire chauffer les éléments préalablement tassés dans un moule. Le feu blanchissait alors les briques, rappelant les sacrifices passés par le feu et évoquant une notion de purification.
A la différence des sacrifices demandés par l’Eternel qui devaient être entièrement consumés jusqu’à devenir des cendres, l’argile et la paille ne disparaissaient pas dans les flammes mais au contraire se solidifiaient. Le message de l’Evangile consiste à proclamer que le sacrifice parfait et entièrement consumé était Dieu Lui-même, l’Agneau immolé, alors que tous les autres systèmes religieux encouragent l’humanité à tenter de se purifier elle-même par le moyen d’un système d’œuvres.
Laban… Le trait de caractère du diable, qui cherche à nous épuiser par des œuvres vaines, est illustré par l’attitude de Laban, le beau-père de Jacob. Celui-ci le prend à son service en lui promettant la main de Rachel. Nous savons qu’il n’en a rien été et que Jacob a travaillé durant quatorze ans pour obtenir celle qu’il désirait. Même si, comme Jacob, nous finissons parfois par obtenir ce que nous voulons, il est dommage que nous nous laissions asservir par l’esprit de Laban (faire des briques), esprit qui nous impose des œuvres alors que Dieu nous a déjà bénis de toutes bénédictions spirituelles en Christ.
La bonne conscience religieuse résultant de ces œuvres fait que les hommes, ensuite, érigent devant le ciel un monument à leur propre gloire : « Allons ! Bâtissons-nous une ville et une tour dont le sommet touche au ciel, et faisons-nous un nom (Genèse 11:4). Si le nom de Babel, c’est à dire confusion, mélange, a été donné à ce lieu après l’intervention divine (Genèse 11:9), c’est pour décrire le jugement exercé par Dieu, qui a divisé les hommes par le moyen de différentes langues. Mais ce jugement est la conséquence d’une autre confusion, qui consiste à mélanger le besoin réel de purification pour atteindre l’Éternel avec le moyen illusoire que sont les œuvres de la chair. Le mot Babel vient d’ailleurs d’un verbe qui signifie pétrir ou mélanger du fourrage. De même, en mélangeant des éléments que Dieu ne nous a jamais demandé de Lui apporter, nous vivons dans la confusion et le Saint-esprit ne peut approuver ce que nous pensons être pur car, comme il est dit en Jean 6:63 « la chair ne sert à rien. »
« Et vous n’avez point reçu un esprit de servitude, pour être encore dans la crainte ; mais vous avez reçu un Esprit d’adoption, par lequel nous crions: Abba Père! » (Romains 8:15)
Pour conclure, je voudrais vous dire que nous n’avons pas à fabriquer de briques. Il est vrai que nous entendons beaucoup de choses sur la notion de réaliser ou de faire quelque chose, plutôt que sur la nécessité de recevoir. Ça, c’est notre société, notre siècle, notre civilisation. Et souvent même, cela est renforcés par les nombreux sermons dans les églises. Ce n’est pas le cas ici, heureusement, mais beaucoup de chrétiens sont soumis à ces pratiques. On veut réaliser pour recevoir ensuite. Avec Dieu, ce n’est pas du donnant-donnant. Être chrétien ne consiste pas être quelqu’un que nous ne sommes pas, à faire quelque chose, à obéir à un standard, à une parfaite règle, ou à signer un règlement dans une église, mais simplement à recevoir. Même en aimant Dieu profondément, lorsque nous traversons des périodes difficiles, il nous est difficile d’appliquer ce principe qui consiste à recevoir.
1 Corinthiens 2:14: « Mais l’homme naturel n’accepte pas les choses de l’Esprit de Dieu, car elles sont une folie pour lui, et il ne peut les connaître, parce que c’est spirituellement qu’on en juge. »
Lorsque nous songeons aux mains de Dieu, grandes ouvertes, en méditant sur son cœur de compassion, et en réalisant qu’Il donne continuellement, nous commençons à saisir ce que peut être la vie chrétienne ! Dieu donne en toute liberté et nous recevons en toute liberté. Il donne et nous recevons. Sa vie opère en nous tandis que nous nous laissons faire. Et cette vie est tellement riche qu’elle déborde. Nous commençons alors à donner ce que nous avons reçu en abondance. Ce processus nous rend conforme à l’image de Dieu dans un domaine, puis dans un autre, et nous sommes en permanence remplis de toute la plénitude divine.
Ce n’est pas ce que nous pensons qui doit nous combler, ni ce que nous faisons. C’est le Saint-Esprit seul qui doit nous remplir. Si nous saisissons cela, nous comprendrons alors que la vie chrétienne ne dépend pas des œuvres et des performances humaines. En réalité, c’est Dieu qui accomplit ce qu’Il nous demande de faire (Job 23:14) « Il accomplira donc ses desseins à mon égard » 1 Thess 5:24 « Celui qui vous a appelés est fidèle et c‘est Lui qui le fera.»
N’oubliez jamais une chose : la grâce dépend de Celui qui la donne, jamais de celui qui, la reçoit. Et l’amour inconditionnel s’appuie sur le caractère de Celui qui aime, et non sur celui qui est aimé. Aussi, dès aujourd’hui, recevez de Dieu en toute simplicité.
Il est impossible à l’homme d’atteindre Dieu par ses propres moyens. La seule façon qu’il ait d’avoir communion avec son créateur est d’accepter que ce soit Lui qui vienne à sa rencontre. Jacob l’a expérimenté à Bethel, alors qu’il était loin d’être sans péché. De façon ultime, Dieu est venu à notre rencontre en Jésus-Christ, Il s’est abaissé jusqu’à prendre un corps de chair, pour nous révéler le Père et nous ouvrir les cieux. Aussi, arrêtons de fabriquer des briques et de construire des tours, croyons que Dieu nous voit comme des pierres parfaites et utiles, et accueillons à bras ouverts ce Sauveur qui veut nous faire partager Sa nature, Son caractère et Ses promesses.
Dieu vous bénisse…
Amen…
Michel Morette – Saint-Dié – 21 novembre 2021