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Ésaïe 40 / 1-11
Partage
texte : Ésaïe 40 / 1-11
premières lectures : Évangile selon Jean 8 / 12 ; Évangile selon Luc 1 / 46-54
chants : 52-19 et 53-05
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Chers amis, notre quotidien n’est pas très riant, ordinairement. Le virus se balade toujours et change de forme, comme tous ses petits camarades. Nous chantons avec des masques. Les étudiants et les jeunes à la recherche d’emploi sont moroses ou déprimés. Les hôpitaux sont structurellement en crise. La situation économique et sociale s’annonce pénible, comme d’habitude, et ce sont encore les plus faibles qui vont en être les premières victimes. Et je ne dirai rien de la situation politique et de la situation internationale… Bref, notre monde n’est guère folichon… Nous autres chrétiens, allons-nous pleurer et nous lamenter « comme les autres, qui n’ont pas d’espérance » (1 Thess. 4 / 13) ? Mais c’est bientôt Noël, et nous sommes dans la joie ! Alors, comment réunir ces deux réalités, au sein desquelles nous vivons ?
Une première solution serait de penser que nous fêtons Noël au temple pendant 1 heure, et que les 743 autres heures de ce mois, nous partageons la morosité ambiante, les craintes, le défaitisme… de tout le monde. Mauvaise solution, indigne de nous et indigne de Noël ! Une autre solution : nous faisons comme si, à cause de Noël, nous baignions dans le bonheur et la joie, au mépris de ceux qui souffrent et de notre propre réalité. Mauvaise solution également, lorsque nous fêtons celui qui est né comme un immigré dans son propre pays, couché dans une mangeoire à bestiaux ! Nous nous tenons entre deux, les pieds dans ce monde et la tête au ciel ! Nous ne sommes pas une secte ; nous vivons au milieu des hommes et des femmes, des enfants et des vieillards, de notre société : nos familles, nos amis ! Et en même temps nous sommes comme Marie, témoins d’une autre réalité déjà victorieuse, nous sommes comme ceux à qui Ésaïe le prophète écrivait, à qui il demandait de la part de Dieu de « consoler [son] peuple ».
C’est déjà ce qu’ont fait, au début de ce moment de fête, les enfants de l’école biblique et les jeunes catéchumènes. Ils nous ont évangélisés, ils ont été témoins devant nous, pour nous, d’une bonne nouvelle qui est donnée non pas pour ce culte, mais pour notre vie de tous les jours. C’est qu’il y a un chemin de lumière qui nous est ouvert, un chemin où marcher, et non pas un mur pour s’y heurter, une lumière et non pas l’obscurité ! Un psaume bien connu chantait : « Quand je marche dans la vallée de l’ombre de la mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi… » (Ps. 23 / 4) Or ce chemin de lumière est non seulement pour chacun d’entre nous, invité à y marcher les yeux grands ouverts, mais aussi pour nous ensemble, comme Église invitée à toujours se réformer afin de mieux accomplir cette marche ; mais aussi pour notre peuple, car la marche de l’Église la fait devenir à son tour témoin auprès des autres personnes.
Nous allons bientôt nous souhaiter un « joyeux Noël ! ». Il sera joyeux parce que nous fêterons celui-là même qui est « la lumière du monde ». Noël est joyeux à cause de lui. Mais pour les gens – que ce soit ceux qui sont riches et qui croient trouver le bonheur dans leur richesse, ou que ce soit ceux qui dépensent l’argent qu’ils n’ont pas dans ce qui leur fait oublier qu’il n’en ont pas, ou que ce soit ceux qui ne peuvent même pas faire ça – pour les gens, Noël ne sera vraiment joyeux que si nous le leur souhaitons, nous ; et si la joie de Noël transparaît non seulement dans cette parole, mais dans notre vie : si notre vie est visiblement une vie en marche, éclairée par cette lumière qui est celle de Noël et de Pâques, la lumière de Jésus-Christ, Dieu venu en humanité, Dieu ouvrant notre marche et illuminant notre route.
Seulement, notre but, comme chrétiens, et quel que soit notre âge, n’est pas de faire envie, mais que les autres entrent eux-mêmes sur ce chemin de lumière à l’appel de leur Dieu. Car nous ne sommes pas témoins de nous-mêmes, mais de Jésus-Christ, qui est né, qui est mort et qui est ressuscité aussi pour eux. Il n’y a pas besoin d’être jeune pour ça, et il n’y a pas besoin d’être vieux pour ça ! Il suffit que la lumière du Christ brille dans nos yeux et notre cœur, nos paroles et nos actes. Dans la Bible, vous le savez, plusieurs grands prophètes ont pensé qu’ils n’en étaient pas capables. Ils ont fait quand même. Car ce n’est pas nous qui allumons cette lumière, c’est Dieu ! Alors, que Noël soit pour vous une vraie source de joie, afin qu’à travers vous il le soit pour d’autres personnes : vos proches, vos amis, vos relations. « Voici votre Dieu », dit le témoin à son peuple. Et les anges disaient aux bergers leur « annoncer la bonne nouvelle d’une grande joie qui sera pour tout le peuple » (Luc 2 / 10). Alors, en avant, en route ! Amen.
Saint-Dié (fête de Noël) – David Mitrani – 12 décembre 2021