Psaume 103

texte :

De David.

Mon âme, bénis l’Éternel ! Que tout ce qui est en moi bénisse son saint nom !
Mon âme, bénis l’Éternel, Et n’oublie aucun de ses bienfaits !
C’est lui qui pardonne toutes tes iniquités, Qui guérit toutes tes maladies ;
C’est lui qui délivre ta vie de la fosse, Qui te couronne de bonté et de miséricorde ;
C’est lui qui rassasie de biens ta vieillesse, Qui te fait rajeunir comme l’aigle.
L’Éternel fait justice, Il fait droit à tous les opprimés.
Il a manifesté ses voies à Moïse, Ses œuvres aux enfants d’Israël.
L’Éternel est miséricordieux et compatissant, Lent à la colère et riche en bonté ;
Il ne conteste pas sans cesse, Il ne garde pas sa colère à toujours ;
Il ne nous traite pas selon nos péchés, Il ne nous punit pas selon nos iniquités.
Mais autant les cieux sont élevés au-dessus de la terre, Autant sa bonté est grande pour ceux qui le craignent ;
Autant l’orient est éloigné de l’occident, Autant il éloigne de nous nos transgressions.
Comme un père a compassion de ses enfants, L’Éternel a compassion de ceux qui le craignent.
Car il sait de quoi nous sommes formés, Il se souvient que nous sommes poussière.
L’homme! ses jours sont comme l’herbe, Il fleurit comme la fleur des champs.
Lorsqu’un vent passe sur elle, elle n’est plus, Et le lieu qu’elle occupait ne la reconnaît plus.
Mais la bonté de l’Éternel dure à jamais pour ceux qui le craignent, Et sa miséricorde pour les enfants de leurs enfants,
Pour ceux qui gardent son alliance, Et se souviennent de ses commandements afin de les accomplir.
L’Éternel a établi son trône dans les cieux, Et son règne domine sur toutes choses.
Bénissez l’Éternel, vous ses anges, Qui êtes puissants en force, et qui exécutez ses ordres, En obéissant à la voix de sa parole !
Bénissez l’Éternel, vous toutes ses armées, Qui êtes ses serviteurs, et qui faites sa volonté !
Bénissez l’Éternel, vous toutes ses œuvres, Dans tous les lieux de sa domination !

Mon âme, bénis l’Éternel !

 

 

premières lectures :  Ésaïe 38 / 15-19 ; Évangile selon Matthieu 6 / 26-34

chants :  55-08 et 36-29

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prédication :

 

Frères et Sœurs :

 

Le Psaume 103 est un psaume, que je traiterais de joyeux et très beau. Il a pu être appelé le « summum » des psaumes de louange parce qu’il élève notre âme dans une sphère spirituelle sans pareille. Le psalmiste s’adresse, et par conséquence nous, à Dieu de manière indirecte, en le nommant à la 3<sup>ème</sup> personne du singulier, ce qui n’est pas commun dans les psaumes. Ce psaume est bâti comme une sorte de symphonie en plusieurs parties, où David nous guide dans le dialogue que nous pouvons avoir avec l’Éternel, mais pas que… Je dirais que c’est aussi un enseignement pour nous apprendre à parler avec nous-même, d’où la mention « mon âme » ; je me dis que « c’est lui qui pardonne mes fautes, qui me donne tous les biens dont j’ai besoin ». Il nous montre comment commander nos âmes, pour louer Dieu, pour qu’elles se souviennent de tous ses bienfaits. Dans la partie centrale, description est faite de tout ce que l’Éternel manifeste pour nous, pauvres pécheurs : sa bonté, sa compassion, sa miséricorde ; il nous rappelle son alliance. Ce qui m’a aussi interpellé, c’est qu’on retrouve, dans le passage d’Ésaïe 38, avec d’autres mots, bien sûr, une partie de ce qui est écrit dans ce psaume. Dans celui de Matthieu, nous ne devons pas nous inquiéter ; et en lisant le psaume 103, nous avons la réponse à toutes nos peurs, comme celle de mourir, d’être malade, d’être un pécheur…

 

Le choix du Psaume 103 comme lecture, comme soutien à cette prédication, s’est imposé à moi car les 1<sup>ers</sup> versets de ce Psaume étaient, dans ma famille, côté paternel, notre prière d’avant repas. Une action de grâce. Une confession de foi. Redire chaque jour combien la bonté et l’amour de Dieu sont plus forts que tout. Même lorsque nous ne sommes pas à la hauteur de notre vocation de chrétien, même si nous pensons que nous ne méritons pas sa bonté, Dieu nous pardonne, et la justice qu’il nous offre est acquise aussi pour les enfants de nos enfants.

 

« Je veux bénir le Seigneur, sans oublier un seul de ses bienfaits » Des plus grands bonheurs aux plus discrets cadeaux. Prononcer cette prière avant de passer à table, c’était aussi remercier parce que ce repas est un exemple des innombrables bienfaits de Dieu. Rappeler que ce n’est pas un dû, même si bien sûr ce repas est aussi le fruit de notre travail ; et que c’est une grâce de pouvoir le partager ensemble.… ça indique que la prière n’est pas répétée comme ça, par habitude, mais elle prend de l’épaisseur, elle est incarnée. Elle fait mémoire.

Incarnée au point qu’on ne peut pas jeter de la nourriture.

 

Et puis dans ce Psaume, il y a encore une chose, que je me suis permis d’ajouter dans le tableau : cet ingrédient, c’est l’amour. Comme pour bien des familles de la génération de mes grands-parents et de mes parents, l’amour ne se disait pas tellement, et se manifestait plutôt maladroitement, par des cadeaux, ou un coup de journal. C’était toujours plus facile de faire plaisir que de dire ses sentiments, ses émotions. Et pourtant, je relis, bien présents dans ce Psaume qu’ils avaient fait leur, des mots qui disent la tendresse d’un père :
– au verset 4, « Il te comble de miséricorde »
– au verset 8, « Le Seigneur est miséricordieux »
– au verset 13, « Comme un père a compassion de ses enfants, le Seigneur est tendre avec ceux qui reconnaissent son autorité… »

 

Aimer son prochain, c’est plus simple que s’aimer soi-même. Mais mes aïeux avaient toutes ces richesses dans leur cœur, c’est pourquoi je me suis autorisé à les inclure dans mon tableau, en clair-obscur, en pointillés et pétales de fleurs ; en fils d’or.

Il ne me reste qu’à vous offrir ce tableau.

 

C’est à moi, à nous, de prendre soin de ce précieux héritage, et réfléchir à comment le mettre en valeur dans nos foyers, afin qu’il les illumine, et qu’en le regardant, nous continuions à dire : « Je veux bénir le Seigneur ! De tout mon cœur, je veux bénir son nom qui est saint. Oui, je veux bénir le Seigneur, sans oublier un seul de ses bienfaits ».

 

Amen.

 

Senones – Bertrand Meyer – 2 juillet 2023

 

 

 

 

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