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Méditation biblique du 22 juin
Partage
autour du Psaume 9 / 21b
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Bonjour !
Le psaume du jour, le neuvième, se termine par ces mots :
Les nations connaîtront
qu’elles ne sont que de l’homme…
(Psaume 9 / 21b)
Belle évidence, non ? En fait, non.
Car le texte biblique ici ne dévoile rien sur la nature.
Il énonce un avenir, la possibilité d’un autre présent :
« les nations connaîtront ».
Car il faut bien le constater :
« les nations » s’illusionnent sur elles-mêmes ;
les humains, les sociétés, comme à la tour de Babel (Genèse 11 / 1-9),
pensent pouvoir s’élever au-dessus de la condition commune.
Que les gens veuillent maîtriser leur existence, qui le leur reprochera ?
Tout dans la Bible signifie que Dieu libère son peuple
de toutes les sortes d’esclavage.
Il a donné aux humains la raison nécessaire à cette liberté,
à cette maîtrise de la contingence.
Mais désormais, technique aidant,
les gens veulent aussi maîtriser leur naissance, leur sexe et leur mort,
modifier leur identité à loisir en étant entièrement tournés vers eux-mêmes,
bref : être leur propre dieu.
Mais ce n’est pas là un dieu qui libère,
c’est un dieu qui enferme, c’est une idole mortifère.
Et, bien sûr, ce sont les petits qui sont exclus ou maltraités :
ceux qui n’ont pas les moyens de ces techniques,
les jeunes qui croient être adultes et qu’on abîme définitivement,
les adultes qui veulent être jeunes sans voir les bienfaits de grandir et vieillir…
Centrés à ce point sur eux-mêmes,
les gens n’ont plus la pensée ni du passé ni de l’avenir :
ils sont enfermés dans un présent qui leur devient insupportable.
La violence n’est qu’un exutoire pour tenter d’y échapper.
« Les nations » sont malades, leurs dirigeants devenus incapables
à force de vouloir flatter ce qui détruit les individus et la collectivité.
L’hybris ne conduit pas vers le ciel, mais vers la mort et la destruction.
Babel était une illusion, et sa dispersion par Dieu une bénédiction !
Le projet de Dieu pour nous reste le même que depuis toujours :
des humains libres et responsables
parce qu’ils sont à leur place devant Dieu et non pas tournés vers eux-mêmes.
Alors, comme l’écrivait Saint Paul,
« nous connaîtrons comme nous avons été connus » (1 Corinthiens 13 / 12).
Nous connaîtrons que nous ne sommes que des hommes,
mais que ça, c’est une bonne nouvelle.
Nous ne sommes pas chargés de construire notre identité,
parce qu’elle nous est offerte, et que nous pouvons la recevoir.
Nous ne sommes pas chargés de définir naissance et mort
au nom d’une improbable « dignité » :
notre dignité est celle d’enfant de Dieu !
Nous ne sommes pas chargés de devoir définir notre sexe ni celui des autres,
quelles que soient les affinités que nous ressentons
dans nos corps et nos cœurs.
Connaissant que nous ne sommes « que de l’homme »,
alors, dans cette humanité fragile qui est nôtre,
nous pourrons grandir et servir,
vivre pleinement une liberté inouïe devant Dieu et les uns devant les autres.
Puisse alors notre souci être d’aimer,
nous qui sommes aimés par Dieu dans notre faiblesse-même,
et non pas de nous aimer nous-mêmes en aspirant à la puissance !
Nous chrétiens,
ne serons-nous pas témoins de cette humanité aimée et fidèle,
à la fois libre et servante des plus petits ?
Bonne semaine à vous tous.
pasteur David Mitrani