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Méditation biblique du 20 octobre
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autour de "servir la terre"
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Chers frères et sœurs, chers amis,
Dans l’un des groupes bibliques que j’anime,
nous lisons aujourd’hui la Bible de Caïn au Déluge.
Avec vous je voudrais retenir un expression :
dans nos traductions,
il est écrit « cultiver le sol » ou « la terre » ;
mais le texte dit : « servir la terre ».
Ainsi, par exemple :
L’Éternel Dieu le chassa du jardin d’Éden,
pour qu’il cultivât la terre – ou plutôt : « pour qu’il servît la terre » –
d’où il avait été pris.
(Genèse 3 / 23)
Abel fut berger, et Caïn fut laboureur – ou plutôt : « serviteur de la terre ».
(Genèse 4 / 2)
Quand tu cultiveras la terre – ou plutôt : « serviras la terre » –,
elle ne te donnera plus sa richesse.
(Genèse 4 / 12)
Pourquoi toutes ces citations ?
C’est que l’être humain confond « servir » et « asservir »…
« Servir » est pourtant un beau mot, une belle idée.
Dans la Bible, le mot parle de service, c’est la moindre des choses !
Mais il parle aussi d’agriculture,
ainsi que l’ont traduit nos éditions dans ces versets que je viens de citer.
Et de travail.
Et il parle aussi de culte : « servir Dieu », c’est lui « rendre culte ».
Lorsque l’être humain sert la terre, le sol,
alors le sol sert l’être humain en retour.
L’humain y trouve sa nourriture lorsqu’il ne tue pas pour manger.
Rien ne dit que ce service est facile, au contraire :
l’humain coupé de Dieu, l’humain pécheur,
va devoir travailler, travailler dur, « servir » pour que la terre le serve.
(Genèse 3 / 17b-19)
L’expérience historique montre que depuis bien longtemps
les humains ont préféré asservir plutôt que servir.
Ils ont préféré – c’est humain ! – asseoir leur domination
sur ce qui était à leur portée,
terre et maintenant ciel, choses et gens.
C’est l’expérience de Caïn dans la Bible.
Et il s’étonne que la terre ne le serve plus ?
Lorsque l’humain asservit la terre,
il est en retour asservi par elle !
Caïn nous le montre :
l’assassin craint d’être assassiné… (Genèse 4 / 14)
Ce n’est même pas « la dialectique du maître et de l’esclave »,
où celui qui domine sera dominé un jour à son tour.
Non : la domination est une sujétion même pour celui qui domine.
L’humain qui asservit est esclave de ce qu’il fait subir !
Le jour où les dirigeants du monde auront compris cela,
nul doute que le monde s’en portera mieux !
Le jour où les puissants auront compris qu’ils sont les victimes de leur puissance,
les pauvres et les petits auront enfin un espace pour vivre…
Mais hélas, s’ils ne le comprennent pas pour eux-mêmes,
ils le comprennent parfaitement pour leurs subordonnés
appelés à en diriger d’autres !
On sait bien que les tortionnaires sont eux-mêmes déshumanisés
par le fait-même de torturer des humains.
Et leurs maîtres usent abondamment de la connaissance de ce fait
pour les utiliser !
Il en est de même de tous les « petits chefs »…
Servir pour être servi,
ou bien
asservir pour être asservi.
Dans les relations humaines, ainsi va la vie.
Dans le service comme dans l’asservissement
nous avons notre rétribution :
servir la terre nous nourrit,
asservir l’autre nous enchaîne nous-mêmes,
alors que, dans notre péché et notre orgueil, nous pensions le contraire !
Notre liberté consiste bel et bien dans le service
et non dans l’asservissement de ce et de ceux qui nous entourent.
Dans le projet de Dieu et dans la croix de Jésus,
nous avons été « libérés pour servir »,
et « Dieu vit que cela était bon ».
Ne croyez-vous pas ?
Bonne semaine sous sa bénédiction !
pasteur David Mitrani