Ésaïe 40 / 1-11

 

texte :  Ésaïe, 40 / 1-11   (trad. : Bible à la colombe)

après un conte biblique sur Noël

chants :  302 et 359  (Arc-en-ciel)

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prédication :

 

Chers amis, il y a dans nos textes et dans notre fête une très bonne nouvelle : c’est que le temps de l’obscurité, de la marche difficile, est terminé, et que Dieu lui-même en personne vient dans notre monde, dans notre vie. Dans notre monde, c’était à Noël il y a un peu plus de 2.000 ans. Et dans notre vie, c’est aujourd’hui, puisque, comme le dit la Bible : « aujourd’hui, si vous entendez sa voix, n’endurcissez pas vos cœurs. » (Hébr. 3 / 15) Quel que soit notre âge, tout petit ou très vieux ou quelque part entre les deux, Dieu vient, en Jésus, rencontrer et bouleverser notre vie. Nous le fêtons à Noël, et à Pâques, et tous les dimanches, et tous les jours. Mais ce n’est pas le tout de le fêter, il faut aussi en profiter, en vivre !

 

Mais ce n’est pas non plus le tout de le savoir. Nous, nous nous contenterions bien de ça : être chrétiens de conviction, et tant pis pour les autres… Mais Dieu ne nous laisse pas en repos. « Une voix dit : “Crie !” et l’on répond : “Que crierai-je ?” » « Crie », « proclame », utilisez le verbe que vous voulez. Mais de toute façon ça veut dire « faites savoir… » Donc, ce n’est pas une parole à adresser à Dieu comme pour le remercier, ni à soi-même comme pour se convaincre. C’est quelque chose à dire aux autres. Mais avant-même de se demander à quels autres, « on » se demande quoi dire, que proclamer… Et puis, les autres… On sait bien qui sont les autres, parce qu’après tout ils sont comme nous. Et on n’y croit pas, ou plus. À quoi bon, à quoi ça sert ? « Que crierai-je ? Toute chair est de l’herbe, et tout son éclat comme la fleur des champs. L’herbe sèche, la fleur se fane, quand le vent de l’Éternel souffle dessus. »

 

Déception des croyants. Malgré Noël, malgré l’Évangile, le monde n’a pas changé, et moi je n’ai pas changé, et les autres ne changeront pas. « On est foutus », comme chantait l’autre (Alain Souchon : Papa Mambo). Alors oui, à quoi bon ? D’ailleurs, on ne sait même pas qui répond à l’ordre donné par la première voix. C’est « il », c’est « on », ce n’est pas le prophète, ce n’est pas moi, c’est personne, puisque personne n’est volontaire. Mais la première voix ne se satisfait pas de cette réponse défaitiste, blasée, comme si « on » était les derniers, de toute façon, comme si l’Évangile était un vieux rêve et que, maintenant, on est réveillés et endormis, on attend la mort… Mais non. C’est vrai que personne ne vaut rien. Sauf Dieu ! Et « la parole de notre Dieu subsistera éternellement. » C’est lui qui le dit, on peut le croire !

 

Alors, c’est cette parole éternelle qui fera le travail, si moi je ne suis pas capable, et que les oreilles sont bouchées de toute façon. Elle m’obligera, cette parole, elle m’obligera à la proclamer, et elle forcera les oreilles et les cœurs les plus fermés, les prisons les plus obscures et les plus lointaines. « Monte sur une haute montagne, Sion, messagère de bonheur… » « Ne discute pas et avance ! », comme Dieu le dit si souvent à ses prophètes… Parle, témoigne, raconte, montre l’Évangile, lis la Bible à d’autres… C’est ce que font les enfants dans le conte que nous avons entendu tout à l’heure, c’est ce que font Nathalie et Dorothée pour les enfants, ce que fait Franck pour les ados, ce que fait votre serviteur pour ceux qui viennent au culte et aux études bibliques, et dans les circonstances heureuses ou douloureuses pour lesquelles on me sollicite, parfois en n’attendant rien d’autre qu’un rite…

 

Mais ici, ce n’est pas seulement un prophète, un pasteur, un catéchète, que Dieu interpelle. C’est « Sion », « Jérusalem », c’est-à-dire le peuple des croyants, l’Église toute entière. Tout comme dans le conte d’Amandine c’était tout un groupe, et non pas un enfant tout seul. Tout un groupe à travers une rencontre, une histoire vécue. Et le « vieux monsieur » de l’histoire a dû écouter, la rencontre entre lui et le groupe d’enfants l’a en quelque sorte obligé à écouter, à lire, à recevoir le cadeau qui était pour lui depuis toujours. Ce cadeau, ce n’est pas la Bible : elle, elle n’est que le papier d’emballage ! Le cadeau, c’est Jésus lui-même. Vous qui avez reçu Jésus, vous qui avez entendu la parole de Dieu et qui en vivez, en grande ou en petite part, c’est à vous, c’est à nous tous, quel que soit notre âge, nos capacités, nos compétences, de faire ce que dit la voix qu’a entendue Ésaïe.

 

Après tout, les anges de Noël, aujourd’hui, c’est vous. N’attendez pas que les étoiles chantent, comme à Bethléhem ce jour-là. Vous êtes les étoiles, les armées célestes envoyées sur terre proclamer l’Évangile de Noël, proclamer aux oreilles de ceux qui veulent entendre et de ceux qui ne veulent pas entendre : « Voici votre Dieu ! » Après tout, après avoir célébré avec quelque raison les politiciens, les philosophes, les chanteurs, et même les sagas cinématographiques de science-fiction ou de fantasy, ou les « Miss France » !, il faut bien dire aux gens, aux enfants, aux vieillards, aux adultes qui travaillent et à ceux qui ne travaillent pas ou plus, que le vrai Dieu n’a que faire de la puissance et de la gloire humaines, de la santé et de la richesse, mais qu’il à à faire de la vie de chaque être humain, par amour. Et c’est pour ça que le berger vient à nous comme un agneau, que celui qui « a fait les mondes » (Hébr. 1 / 2) vient à nous comme un petit enfant incapable de toute résistance et soumis à tout et à tout le monde. Dites-le, racontez-le. C’est notre mission à tous. Joyeux Noël ! Amen.

 

Saint-Dié  –  David Mitrani  –  17 décembre 2017

 

 

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