(vidéo disponible ici : https://youtu.be/vHY_W_QlaRI)
Bonjour à tous !
Parmi les psaumes indiqués
dans la liste habituelle de lectures quotidiennes
pour la fin de cette semaine,
je vous propose ces quelques versets du psaume 115 :
Pourquoi les nations diraient-elles : « Où donc est leur Dieu ? »
Notre Dieu est au ciel, il fait tout ce qu’il veut.
Leurs idoles sont de l’argent et de l’or, œuvre de la main des hommes.
Elles ont une bouche et ne parlent pas,
Elles ont des yeux et ne voient pas,
Elles ont des oreilles et n’entendent pas,
Elles ont un nez et ne sentent pas.
Elles ont leurs mains et ne touchent pas,
Elles ont leurs pieds et ne marchent pas,
Elles ne produisent aucun son dans leur gosier.
Ils leur ressemblent, ceux qui les fabriquent, tous ceux qui se confient en elles.
(v. 2 à 8)
Nous sommes là au cœur d’une querelle
qui n’a rien d’intellectuel.
N’entendez-vous pas athées et païens
relancer à voix haute ou basse
cette lancinante question
que nous avons nous aussi en tête :
« Où donc est leur Dieu ? »
Oui, où donc est notre Dieu ?
La réponse du psaume tient en deux temps.
D’abord un pied-de-nez :
« notre Dieu est au ciel… »
Ensuite une attaque en règle.
Car ce qui est en cause
ici et dans les écrits des Prophètes
et ailleurs dans la Bible,
comme par exemple dans l’Exode,
ce n’est pas le Dieu de la Bible
– ses lecteurs croient en lui ! –
Ce qui est en cause,
ce sont les autres dieux.
Ou plutôt… leurs adorateurs,
ceux qui justement demandaient
après le Dieu d’Israël,
invisible et innommable, insaisissable…
La critique des statues est un peu infantile, certes !
Mais surtout retentit cette phrase
qui fait mouche, qui fait mal :
« ils leur ressemblent,
ceux qui se confient en elles… »
En fait, même si c’est une critique,
c’est surtout une constatation sociologique !
Les croyants sont à l’image de leur(s) divinité(s).
Ils sont à l’image de leur croyance.
Et après tout c’est bien normal :
ce sont eux qui ont fabriqué leurs idoles !
Mais ici je ne parlerai guère
des athées et de leur matérialisme,
des libéraux et de leur individualisme,
des musulmans et de leur fatalisme,
des juifs et de leur casuistique,
etc.
Non.
Parce que cette phrase s’applique à nous aussi.
Nous avons nous aussi un dieu
auquel nous ressemblons, forcément.
Alors la question des gens à notre égard
n’est pas « où est leur Dieu ? »
mais : « quel est leur dieu ? »
Quelles idoles avons-nous construites ?
À qui, à quoi ressemblons-nous ?
À des statues ? sûrement pas,
sauf quand nous ne voulons pas bouger,
ni rien changer !
À un dieu guerrier, violent,
lorsqu’au nom de nos valeurs,
nous voulons exclure et pourfendre
ceux qui en ont d’autres ?
À un dieu absent et insignifiant,
lorsque tout dans nos vies
est plus prioritaire que lui
et que nous n’osons pas témoigner ?
À un dieu de puissance,
lorsque nous nous réjouissons du lobbying
de nos représentants
ou nous inquiétons de son inefficacité ?
Vous voyez comment
on pourrait continuer la liste…
Il n’en manque qu’un :
Jésus-Christ !
Pourquoi cherchons-nous si peu à lui ressembler ?
Pourquoi les Béatitudes (Matthieu 5 / 3-16) semblent-elles
aussi peu nous concerner ?
Où est notre Dieu ?
N’est-il pas sur la croix,
mort par amour pour ceux qui ne le méritent pas,
victime victorieuse dans la mort-même ?
« Ils lui ressemblent,
tous ceux qui se confient en lui. »
Qu’il en soit ainsi !
Bonne semaine à vous.
pasteur David Mitrani
06.74.45.34.07
