Chers amis, frères et sœurs,
C’est avec crainte et tremblement
que nous allons reprendre la célébration de nos cultes
ce dimanche de Pentecôte, qui vient.
C’est aussi avec confiance.
La crainte vient de l’inconnu,
et de notre regard sur nous-mêmes :
serons-nous à la hauteur ?
ferons-nous comme il faut ?
saurons-nous respecter la réglementation
et pourtant nous retrouver réellement
et vivre à nouveau la communauté chrétienne
non plus espacés de plusieurs kilomètres,
mais seulement d’un mètre ou deux ?
arriverons-nous à vivre vraiment la sainte cène
avec des petits verres individuels ?
(J’entends d’ici nos amis évangéliques rigoler,
eux qui célèbrent ordinairement ainsi…)
Bref, cela sert-il à quelque chose ?
Serons-nous de bons chrétiens ?
La confiance vient de celui
qui arrive à détourner notre regard de nous-mêmes
pour le tourner vers le Père :
le Saint-Esprit,
que nous fêterons ce dimanche !
Ah mais voilà :
il ne s’agit pas de le fêter,
une fois par an à cette époque,
ou même plus souvent si on veut.
Je crois bien que le Saint-Esprit n’a que faire de nos fêtes pour lui.
Ce ne sont pas nos fêtes qu’il veut, c’est nous,
corps et âme !
Si nos cultes, nos fêtes,
sont l’occasion de nous ouvrir à lui, de le laisser agir,
toujours à nouveau,
alors ils sont utiles, et nos efforts aussi pour les bien célébrer.
Sinon : pffft… « Vanité et poursuite de vent. »
L’expression est belle, merci à Salomon ! (Ecclésiaste 1 / 14)
L’Esprit / le vent / le souffle…
Il ne me sert à rien de lui courir après.
Mais il peut me servir à quelque chose que lui me coure après !
Car alors il peut me faire m’envoler,
il peut m’emporter là où je n’aurais pas su aller sans lui.
Témoigner de Jésus, par exemple.
Être bon sans y rien gagner, par exemple.
Me réconcilier avec qui je ne pouvais pas, par exemple.
Arrêter d’avoir peur pour tout et pour rien, par exemple.
Accepter la mort des miens, et la mienne, par exemple.
Accepter la vie !
« Il faut que vous naissiez de nouveau.
Le souffle souffle où il veut, et tu entends sa voix,
mais tu ne sais pas d’où il vient ni où il va.
Il en est ainsi de quiconque est né du souffle. » (Évangile selon Jean 3 / 7-8)
Pentecôte, nous fêtons ce miracle :
venus de n’importe où, nous ne savons pas où nous allons,
mais le Saint-Esprit le sait, et cela nous suffit !
C’est « la glorieuse liberté des enfants de Dieu » (Romains 8 / 21).
Pentecôte, nous fêtons ce miracle :
nous n’avons plus peur !
Amen ! Viens, Saint-Esprit, créateur !
Bonne fin de semaine à tous,
et bonne fête de Pentecôte !
Fraternellement,
pasteur David Mitrani